TRAMWAY NICE - Après la théâtrale annonce par Christian Estrosi du tramway plongeant dans les sous sol du centre de Nice pour masquer l’échec de sa proposition «Tram sur la Prom», une foucade qui l’avait mis dans la nasse, la gauche municipale, passé le moment de plaisir ressenti à la découverte d’un tracé qui lui convient mieux, se déclare très dubitative après examen circonspect du coût et du calendrier du nouveau projet.
Selon le groupe « Changer d'ère », la consultation d’experts a fait ressortir que l’évaluation à 86 millions d’euros par Christian Estrosi du surcoût des 3,6 km de tunnel est totalement irréaliste. Au bas mot ceux-ci estiment plutôt le coût de tels travaux à 100 millions d’euros le kilomètre, ce qui amènerait le prix de la ligne 2 à quelques 750 millions d’euros et ferait franchir au total le cap du milliard d’euros si l’on y ajoute les travaux de prolongement de ligne 1 !
Or, après la hausse massive des impôts, le premier magistrat s’est engagé à ne plus récidiver jusqu’à la fin de son premier mandat.
«Comment la ville fera-t-elle pour trouver les capacités financières nécessaires à l’engagement de ces travaux pharaoniques ?» demande Patrick Allemand avant de formuler dans la foulée une deuxième interrogation.
Pour quelle raison repousser le début des travaux de la ligne 2 en 2014 et commencer ceux de la ligne 3 avant, alors que l’urgence est bien d’assurer un déplacement collectif de qualité dans l’axe est ouest, celui par lequel tous les jours 130 000 à 140 000 véhicules entrent dans Nice ?
Pour le leader du PS local la raison est évidente « les blettes ça ne vote pas » !
La ligne 3 servira à alimenter le futur grand stade au coeur de l’OIN, une opération de prestige bien loin des priorités des Niçois, mais bien moins risquée avant une échéance électorale que des travaux forcément très gênants au centre ville.
Voilà comment, pour pouvoir se présenter à un deuxième mandat, on fait perdre cinq années à un chantier structurant au coeur de la cité niçoise.