BORMIDA PATRICIA DAO NICE RENDEZVOUS LIVRES - Patricia Dao dédicaçait son livre Bormida dans les allées du Festival du Livre de Mouans Sartoux, près de Nice.
Sur la couverture l’éditeur a inscrit « roman » mais il aurait tout aussi bien pu écrire « poème épique » ou « élégie » car la forme du roman est particulière, tantôt une prose où la ponctuation n’est pratiquement faite que de virgules et de mise à la ligne, tantôt des vers libres, le tout traversé par la langue italienne qui surgit par moments.

Quand on rentre dans ce livre, je devrais plutôt dire quand on y plonge, on est pris par le torrent impétueux des mots qui, tel la Bormida, vous emporte sans que l’on puisse reprendre son souffle et l’on en ressort hors d’haleine, le coeur battant comme après un effort violent ou une vive émotion.

Comme des mots trop longtemps contenus, le texte est une déferlante, une lame de passion, c’est un cri du coeur, un cri du corps, un cri d’amour, c’est un combat et un émouvant hommage.

Oui, mais de quoi parle ce roman, allez-vous me dire ? d’une histoire intime et, par là-même, universelle, d’un combat pour la vie contre la mort, d’une renaissance.

La Bormida pourrait être une rivière sans histoire qui prend sa source à Rocca Barbena en Ligurie avant de se jeter dans le Tanaro au nord-est d'Alessandria dans le Piémont. Oui mais le tort de cette rivière est de porter de manière régulière une eau pure, une eau qui intéresse tout d’abord une usine de dynamite puis une usine de colorants. Bormida, c’est l’histoire d’un combat contre la pollution qui souille, qui tue, qui détruit. C’est 117 années de lutte, de haine, de compromissions, de courage et de volonté pour que les eaux de la Bormida retrouvent leur pureté.

« As-tu jamais vu Bormida ? Son eau a la couleur du sang caillé, parce qu’il charrie tous les déchets de l’usine de Cengio et sur ses rives ne pousse même plus un brin d’herbe. Une eau si sale et empoisonnée, qu’elle te met froid dans le dos, surtout si tu la regardes la nuit au clair de lune ...» ( Beppo Fenoglio, un giorno di fuoco, 1963) extrait de Bormida, Patricia Dao, p.49

Patricia Dao fut une de nos belles rencontres du Festival du Livre de Mouans Sartoux 2012.

Prix 15 €

 

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