Christian Estrosi réagit à la disparition de Charles Ehrmann
« Charles Ehrmann vient de décéder, à quelques semaines de son centième anniversaire. Je veux aujourd’hui faire part de mon émotion et rappeler tout ce que Nice doit à ce grand humaniste, pupille de la Nation, profondément européen et défenseur passionné de la cause du sport.
Je conserve de Charles Ehrmann, aujourd’hui encore, le souvenir d’un homme dévoué autant que passionné, d’un élu dont j’ai été, par l’esprit et avec déférence, le successeur, d’un ami de bon conseil, à qui des liens de respect et d’affection m’unissent toujours"
Charles Ehrmann a partagé sa vie entre deux grandes passions : l’enseignement et l’action politique. Professeur au lycée Masséna pendant près de quarante ans, il a formé des générations de Niçois, les a accompagnés dans leur maturité, en a fait des citoyens autant que des personnes responsables. Témoin d’un siècle d’Histoire de France et de Nice, il en a vécu de terribles épisodes, à l’instar de ce groupe de ses élèves arrêtés, puis assassinés par l’occupant en juin 1944 à Saint-Julien-du-Verdon. Issu lui-même d’une famille d’Alsaciens ayant fait en 1871 le choix de la France, inconsolable de la mort d’un père chéri lors de la Première guerre Mondiale, Charles Ehrmann portait dans sa mémoire les tragédies de la France des deux derniers siècles.
Acteur de la vie politique, conseiller municipal de Nice et adjoint au maire (1965-1983), conseiller général des Alpes-Maritimes (1973-2001), député de la 1ère circonscription des Alpes-Maritimes (1976-1981 puis 1986-2002, il a marqué de son empreinte le visage de toute notre cité par la réalisation de nombreux équipements sportifs, dont je ne citerai que les plus importants : le complexe sportif de la plaine du Var auquel fut donné son nom, dès 1983, et le complexe sportif Jean-Bouin.
Tous les sportifs niçois – et je me compte parmi eux - doivent lui savoir gré d’avoir posé les bases de l’accession de Nice au rang de ville sportive de premier plan, et d’avoir su pendant vingt ans, développer l’action municipale dans ce domaine si utile à la vie sociale, à la santé, à l’apprentissage de la société et de ses règles, c'est-à-dire de la citoyenneté. Tous les habitants de cette ville et de ce département se doivent d’honorer la mémoire de celui qui fut un de leurs plus grands serviteurs.
Dès aujourd’hui, en hommage à son action, la Ville de Nice tient ouvert, dans la Cour d’honneur de l’Hôtel de Ville, un registre de condoléances ouvert à tous ceux qui souhaitent honorer sa mémoire et, au nom des Niçoises et des Niçois, j’adresse à sa famille et à ses proches les condoléances attristées de tout un peuple. » |
Eric Ciotti rend hommage à Charles Ehrmann
« Une page de l’histoire de Nice vient de se tourner avec la mort de Charles Ehrmann et je tiens à m’incliner avec émotion devant la mémoire de ce grand homme politique, de cet homme de cœur, de cet homme que les Niçois appelaient familièrement, et avec une réelle affection, Charly. Devenu l’une des personnalités les plus respectées de Nice par sa renommée de professeur d’Histoire au lycée Masséna et par son engagement sportif, en qualité de Président du Cavigal Omnisports, il est choisi en 1965 pour figurer sur la liste de Jean Médecin aux élections municipales. Dès lors une nouvelle vie s’ouvre pour lui et, avec lui, la ville de Nice entre dans l’histoire du sport. Nommé adjoint au sport, il met toute sa détermination à doter la ville des équipements sportifs indispensables pour transmettre aux nouvelles générations les valeurs portées par le sport et donner à Nice la possibilité d’organiser de grands événements d’ampleur nationale et internationale. C’est cet amour de Nice qui le porte à se présenter aux élections cantonales où il représente le 4ème canton jusqu’en 2001. Ses interventions vigoureuses, mais élégantes, sont restées dans la mémoire de nombre de nos collègues Conseillers généraux. Ce Niçois d’adoption va avoir également à cœur de représenter sa ville à l’Assemblée nationale. Il choisit de se porter candidat aux législatives dans la 1ère circonscription en 1978, qu’il connaît bien et qu’il remporte haut la main après le retrait de Virgile Barel, cette autre figure illustre de la vie publique niçoise, qu’il respectait et admirait. Charles Ehrmann avait bien perçu que c’est le cœur de Nice qui bat dans ses quartiers remplis d’histoire, de fierté et de dignité. C’est là qu’il fréquentait les vieilles familles dont l’histoire était intimement mêlée à celle de leur ville. C’est là qu’il se reconnaissait dans ces laborieuses familles italiennes qui, comme la sienne, avaient fait le choix de la liberté. C’est là qu’il fréquentait ces boulistes dont il était devenu le « Pape » et dont il ne manquait aucun événement marquant. Ce sont ces populations de la 1ère circonscription qui lui rendaient l’affection dont il les gratifiait. C’est leur fidélité qui le portait lors de ses interventions enflammées, tant à l’assemblée nationale dont il deviendra le doyen respecté, qu’au Conseil de l’Europe. Je suis fier d’être auprès des habitants de la 1ère circonscription, le successeur de Charles Ehrmann à l’Assemblée nationale. Depuis 1988, j’ai eu l’occasion de côtoyer cet homme de cœur et de conviction, soucieux de proximité de disponibilité et d’attention aux autres. Ce sont ces valeurs que je m’efforce de mettre en pratique, aujourd’hui et chaque jour, auprès des Niçois et des Niçoises de ces quartiers qui étaient si chers à Charly. Nombre d’entre eux qui ont eu le bonheur de le rencontrer, de bénéficier de ses conseils, de son aide, de son amitié sont dans la peine aujourd’hui et je m’associe à leur douleur. Nous n’oublierons pas Charles Ehrmann comme les sportifs n’oublient pas celui qui leur a laissé de superbes équipements, comme le stade qui porte son nom, la piscine et la patinoire Jean Bouin, les clos de boules, et qui a fait rayonner l’athlétisme international lors de Nikaia, cette manifestation qui a hissé Nice au rang de capitale du sport. Mes pensées se tournent vers son épouse, Michèle, ses enfants et petits enfants, que j’assure de mon affection. » Éric Ciotti Président du Conseil général des Alpes-Maritimes |
La réaction de Patrick Allemand au décès de Charles Ehrmann
C'est avec tristesse que j'ai appris le décès de Charles EHRMANN. Il aura été une grande figure de la vie politique niçoise et un adjoint aux sports qui a laissé son empreinte, au-delà du stade qui porte son nom. On retiendra de lui qu'il a été l'ami des boulistes. J'avais été son adversaire aux élections législatives à deux reprises et il s'était instauré entre nous un respect mutuel, même si il était redoutable. Il avait compris que pour être réélu, le temps passé sur le terrain comptait davantage que le nombre de questions posées à l'Assemblée nationale. |