Michel Bottin, Professeur à l’
Université de Nice Sophia Antipolis, donnera une conférence sur
CARLONE le
samedi 6 mars 2010 à 15 heures au
Théâtre de la Photographie et de l’Image.
Pierre François Augustin Théophile CARLONE, né et mort à
Nice (1812 1873), est issu d’une famille de banquier niçois. Il étudia le droit à Paris et lorsqu’il se lança dans la politique il fonda, dès janvier 1848, avec
Victor Juge et le
banquier Avigdor le journal «
Écho des Alpes-Maritimes » prédécesseur de « L
’Avenir de Nice », dont les pages, remplies d’attaques contre la politique que Turin mène alors dans sa province niçoise, préparèrent le traité d’annexion du 24 mars 1860 rattachant
Nice à la
France.
Par une action que nous appellerions aujourd’hui de lobbying
Carlone et ses amis aidés du journal organisèrent un « parti français » qui multiplia les prises de position en faveur de la France afin de convaincre Napoléon III et Cavour, qu’une majorité de Niçois était prête à accepter une annexion par la
France.
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Voir ici un complément d'information sur CARLONE
Michel BOTTIN a participé aux différentes initiatives qui contribuent au renouvellement de l’histoire de Nice, particulièrement autour des thèmes de la frontière des Alpes, de la capitale régionale, des institutions administratives et judiciaires et de l’histoire des Etats de la Maison de Savoie. Il prépare actuellement deux études, à paraître dans le numéro spécial de Nice Historique consacré au 150ème anniversaire de l’annexion de Nice par la France.
« CARLONE, artisan du rattachement »
par Michel BOTTIN
Samedi 6 mars 2010 à 15h
Théâtre de la Photographie et de l'Image – Nice
Notes sur la presse dans le Comté de Nice
• Sous la Restauration, de 1814 à 1848, aucun journal ne paraît localement. Les Niçois lisent la presse italienne et étrangère dans les cafés du cours Saleya et à la librairie Visconti*. Quelques périodiques, surtout artistiques et littéraires, commencent à sortir à la veille de 1848. Cette année voit la parution d'un véritable journal politique, l'Echo des Alpes-Maritimes, animé par Gonzague Arson*, Jules Avigdor, Auguste Carlone*, Victor Juge*, ces deux derniers restant les dirigeants du journal quand celui-ci prend résolument parti pour le rattachement à la France. L'Echo, interdit en 1850, reparaît le 9 août sous le nom d'Avenir de Nice. A l'inverse, d'autres feuilles comme Il Popolare Nizzardo (1848-1849) et Il Nizzardo (1852-1860), se battent pour l'union avec le Piémont. La Terre Promise-Gazette de Nice, créée par Gonzague Arson défend la même cause ou demande l'érection du Comté en Etat indépendant. Ces journaux s'affrontent durement à l'approche du plébiscite de 1860
• Après le rattachement, les feuilles antifrançaises s'éteignent, tandis que l'Avenir, rebaptisé Messager de Nice (3 avril 1860), puis Journal de Nice (1er mai 1863) devient le porte-parole de l'Empire. En 1865 apparaît un concurrent d'opposition, le Phare du Littoral, libéral, où on remarque surtout la plume du pasteur Léon Pilatte à partir de 1867.