Le Monde, le journal de référence, consacre dans son édition du jour (22/12/2009) deux pages à une exploration de la ville de Nice, en cette aube de l’an 2010. Une ville dont le credo sécuritaire de son maire autodidacte semble toujours autant attiser la curiosité des élites parisiennes. Sujet sur lequel Christian Estrosi en rajoute des kilotonnes puisque qu’interrogé sur le "couvre-feu" instauré pour les mineurs de moins de 13 ans, qui pour l’instant n’a donné aucun résultat, il répond sans rire « Très bien, cela prouve que la mesure est efficace, et que les parents ne laissent plus sortir leurs gosses ! ».
Même Éric de Montgolfier, l’ultra médiatique procureur de la République du tribunal de grande instance de Nice, qui se demande si le soleil corrompt l’esprit, n’est pas persuadé que ce discours sécuritaire améliore l'image de Nice. Nice dont il dit cependant, que si la capitale azuréenne n’est pas Chicago, elle n’est pas au sud de la France, mais au nord de la Méditerranée !

Dans les deux articles les plus importants, en nombre de signes, on relève une fois de plus la difficulté à appréhender une réalité niçoise qui se traduit souvent par cette formule cliché : le particularisme niçois. Et s’il est exact que la profusion de projets lancés par une municipalité, frénétique et brouillonne, confine à l’effet d’annonce perpétuel, il n’en demeure pas moins vrai que la bataille de l’image mérite d’être menée lorsque l’on observe à longueurs d’écrans et de colonnes, la kyrielle de lieux communs débités sur ce territoire pourtant béni des dieux.

Estrosi s’y emploie de façon bien sarkozienne en identifiant le problème, désignant la cible et en bousculant les habitudes souvent sous les sarcasmes dont il n’a cure; reste tout de même le problème du choix de la solution et de ses moyens; cela se résout tant bien que mal dans le sillage et l’effet de traîne provoqués par l’impulsion initiale. Pour le moment, même la crise profite à cette technique très Woody Allenienne inversée, du « take the money and run ». Il suffit simplement de se déplacer plus vite que les éventuels ennuis générés.

Technique vérifiée pour le projet de Tramway sur la Promenade des Anglais et dans la plaine du Var avec l’Eco Vallée. Une opération d'intérêt national (OIN), dont on nous dit que les 10 000 hectares seront entièrement dédiés au développement durable, pour faire de Nice la “ville verte de la Méditerranée”.

Cela ressemble à une suite de slogans bien dans l’air du temps, ne reste plus qu’à faire de cette coquille vide un projet concret et d’emporter l’adhésion de tous les acteurs concernés pour le faire sortir des limbes.

Certains y croient. Parmi ceux-ci, Georges Dao, l'entrepreneur durable, dont le parcours entreprenarial, réussi et pionnier, plaide en la faveur de son engagement.