RADIO CRISE CONCURRENCE - Au cœur de l’été, les radios affûtent leurs grilles de rentrée qui seront dévoilées la dernière semaine d’août ou début septembre. L’enjeu est de taille : la concurrence se fait de plus en plus rude entre radios généralistes d’autant que le contexte économique est difficile. Depuis le début de l’année, les recettes de l’audiovisuel ont été amoindries par la récession publicitaire. Michel Boyon, président du CSA conseil supérieur de l’audiovisuel, autorité de régulation estime que « le « paysage de la radio et de la télévision n’est pas stabilisé ». Cependant, en termes publicitaires, comme le précise à Tarif Média, Catherine Vernié, directrice du département radio chez Havas Media France : « Le média radio résiste bien. Il est à + 4,7 % en brut selon les chiffres TNS entre janvier et juin. Cela est un bon résultat quand tous les autres médias plongent. La radio profite d’être un média de crise qui permet un contact de masse immédiat et important. ».
Dans ce contexte économique tendu, les radios généralistes s’efforcent d’affiner leurs stratégies de conquête du marché des ondes dans un pays où l’on dénombre 15O millions de récepteurs radios ! Selon la dernière étude de l’institut Médiamétrie RTL maintient sa position de première radio de France en termes d’audience cumulée pour la période avril-juin 2009 devant France Inter qui gagne une place en devançant la radio musicale NRJ.
Selon le critère de la part d’audience, RTL arrive également en tête devant ses concurrentes France Inter et Europe 1. Pour la période avril-juin 2009, RTL, en tête des radios pour la douzième fois consécutive, est créditée de 12,1% d’audience cumulée, contre 12,8% en avril-juin 2008. L’audience cumulée mesure le pourcentage de personnes ayant écouté une radio donnée au moins une fois dans la journée, tandis que la part d’audience tient compte de la durée d’écoute.
Derrière RTL, France Inter obtient 10,3% d’audience cumulée contre 9,8% en avril-juin 2008. La station passe ainsi devant la radio musicale NRJ qui réunit 10% d’audience cumulée. Vient ensuite Europe 1 avec 9,1% d’audience cumulée contre 8,8% en avril-juin 2008, tandis que France Info arrive en 5ème position avec 8,5% d’audience cumulée.
Il convient de souligner la singularité de Radio Monte Carlo. Cette station historiquement ancrée dans le midi, est parvenue depuis 2002 à se hisser au niveau de ses concurrentes nationales. RMC poursuit sa progression régulière avec 6,7% d’audience cumulée, contre 6,2% en avril-juin 2008. Comme l’indique RMC, la station enregistre un "sondage historique". Le pari d’Alain Weill son patron, de développer une radio « talk » inspirée de certaines antennes américaines, a été tenu.
Cet homme qui a le sens du marché médiatique, est désormais à la tête du groupe Next Radio TV( RMC, BFM Radio, BFM TV). Il a su imposer et développer en France un concept de radio interractive largement ouverte aux auditeurs,axée sur l’opinion, l’information et le sport. Sa formule de samedi et dimanche après-midi et soirée entièrement consacrés aux sports été reprise par Europe 1, avec un peu moins de succés
Cette station qui a entièrement refondue sa grille il y a un an, enregistre de bons sondages qui confirment le succès de sa matinale. L'émission présentée par Marc-Olivier Fogiel "s'installe durablement au-dessus des trois millions d'auditeurs", indique Europe 1 .
D’une manière générale, les radios généralistes résistent mieux que les musicales. Ainsi, France Inter passe devant NRJ pour devenir deuxième station de France. A Radio France une réforme de France Infos est en cours tandis que l’amélioration de l’important réseau France Bleu fort de 41 stations locales se poursuit.
RTL, de son côté, conserve sa place de "leader absolu" mais subit une érosion continue de son audience depuis un an, avec près de 300 000 auditeurs perdus. Le succès de la station s’appuie notamment sur la matinale de Vincent Parizot qui, est l'émission la plus écoutée de France de 7h à 9h30.
Toutes les stations s’apprêtent à une nouvelle échéance : la radio numérique qui devrait voir le jour en fin d'année. Les habitants de Paris, Nice et Marseille découvriront ce nouveau type de réception. Elle permet une couverture du territoire plus étendue, un son de meilleure qualité et la diffusion de données associées (par exemple l'affichage du titre de la chanson diffusée sur l'écran du poste). Une mini révolution
Paul Barelli
Le Petit Niçois