« Vallauris doit retrouver son image ancestrale autour de la poterie et de la céramique en favorisant une création de qualité. » Fortement engagé (avec l’aide de l’Etat) dans la reconquête de son cœur urbain historique, Alain Gumiel efface aussi les signes de la « ghettoïsation » du quartier de la Zaine. En 2008, un « prix d'excellence centre-ville » est venu récompenser ce curetage de l’épicentre avec la création de « puits de lumière » dans des îlots dégradés, et une mise en valeur de la place de l’Homme au Mouton avec son Café Llorca.
En 2009, la ville consacrera 28,4 M€ dans l'aménagement, la réalisation de logements, la restructuration d'îlots insalubres, les acquisitions foncières ou les travaux sur l'habitat privé. Partout les chantiers s’ouvrent pour un dojo, un gymnase, un stade synthétique, une crèche à haute qualité environnementale alors que Nobilis, la station d'épuration de Golfe-Juan a été inaugurée le 25 mai dernier. Alain Gumiel doit aussi soigner la vocation balnéaire de Golfe, qui s’ouvre désormais à la croisière. « Nous planchons actuellement sur une nouvelle promenade. »
Avec le SYMISA, la requalification de la zone Saint-Bernard (3.200 emplois,10 % des actifs à Sophia-Antipolis) est en cours. « Nous recensons les terrains constructibles, et menons avec le Département la rénovation de la route tout en incitant les propriétaires de la zone à développer un environnement plus qualitatif. » Il salue au passage le projet architectural de Sophipolis avec ses bureaux, commerces et hôtel en structure bois.
Le maire, depuis peu président du CRT Riviera Côte d’Azur, souhaite rendre ses lettres de noblesse à l’activité ancestrale de sa commune dans la céramique et la poterie. « Il faut rompre avec le mercantilisme qui a dénaturé notre artisanat ». L’année Picasso, dont l’ombre plane encore dans les ruelles de la cité, vole au secours de cette reconquête : l’exposition « Picasso et Blaise Cendrars » au Musée National Picasso à partir du 27 juin, en donnera le coup d’envoi. La commune va également acquérir la galerie Madoura pour y installer son école municipale de la céramique et sa section « jeunes créateurs ». « Vallauris doit redevenir un véritable lieu de création dans la céramique ». La traditionnelle biennale internationale, en 2010, témoignera de cette volonté dans une ville en quête de renouveau et de reconnaissance.
Michel Bovas
La Tribune Bulletin Côte d’Azur