Décryptant le plan du Conseil général des Alpes Maritimes qui va investir 400 millions d’euros cette année et soutenir des centaines de projets, le président de l’assemblée départementale n’a pas été en mesure de préciser si les effets de la crise se traduiraient, ou non, par une augmentation des impôts. Il a cependant indiqué qu’en matière de recettes : « le Département a subi une forte baisse des droits de mutation de l’ordre de 20 à 30 % ce qui représente un tiers des recettes de fonctionnement ».
Pour l’heure, on ne signale pas ou très peu de chefs d’entreprise « étranglés » par la crise financière, a confié Eric Ciotti. Toutefois, la Côte d’Azur subit également la crise, d’abord par l’augmentation du chômage, a-t-il confirmé avec une baisse d’emploi forte en janvier : -26 % : « Paradoxalement, le secteur du tourisme se porte plutôt bien. Les stations de sport d’hiver font la meilleure saison depuis dix ans, le bilan des fêtes de fin d’année a été bon, les hôtels n’enregistrent pas une baisse massive de réservations. Cependant, on constate une baisse des transactions immobilières, en particulier sur l’ancien. Le secteur du bâtiment est touché, les mises en chantier sont en baisse de vingt % ».
Quant à la crise « mondiale » qui pourrait durer deux ans, selon certains experts, le président du Conseil général estime que globalement les Alpes-Maritimes sont mieux armées pour l’affronter. Le département rassemble des secteurs moins sensibles que d’autres territoires. L’économie azuréenne repose beaucoup sur le secteur tertiaire, le BTP et les hautes technologies : « Nous avons beaucoup investi. Il existe des potentiels de croissance : l’OIN, l’Opération d’Intérêt national de la plaine du Var, Sophia-Antipolis qui se porte bien et a créé en 2008 plusieurs centaines d’emplois. La Technopole demeure toujours très attractive ».
Eric Ciotti s’est montré réaliste et optimiste. Il est convaincu qu’une fois sorti de la crise, le développement durable sera « dans les décennies à venir le moteur de la croissance nouvelle dans les Alpes-Maritimes»
De nombreuses questions ont porté sur l’avenir du Conseil général. Son existence est-elle menacée par le rapport Balladur sur la réforme de l’organisation territoriale ? La principale proposition est la création de huit « Métropoles », dont Nice, auxquelles seraient transférées les compétences départementales. Ce scénario qui est à l’étude, a répondu, avec ironie Eric Ciotti :« me met sur un siège éjectable. C’est pour cela qu’aujourd’hui j’ai inauguré une maison de retraite !! »
Reprenant son sérieux, il a estimé « le bon échelon pour la métropole c’est le Département. Et vous savez très bien que, si demain il y a une métropole, qui je soutiendrai pour la présider, ce n’est pas moi. Pour les Alpes-Maritimes, dans la réforme Balladur, nous aurions tout à gagner à une très vaste intercommunalité sur l’ensemble du territoire départemental de Théoule à Menton. Ce scénario se réalisera-t-il ? Je sens beaucoup de réticences par ici tant du côté des maires que des conseillers généraux ».
Au plan politique, le député Eric Ciotti, qui vient d’être nommé secrétaire national à la Sécurité de l’UMP, se fixe comme objectif d’être une force de proposition, de débat, une « interface » entre le mouvement et le gouvernement : « Je milite au sein de l’Ump pour qu’on ne s’éloigne pas de la sécurité qui reste une préoccupation majeure des Français. Un des thèmes qui a fait le socle de la montée de Nicolas Sarkozy grâce au bilan positif qu’il a généré au ministère de l’Intérieur ».
Soudain, confronté aux questions du Club de la Presse, Eric Ciotti fait une pause. Il semble songeur. Pense-t-il déjà à la future présidentielle, menant campagne pour son « ami » Nicolas Sarkozy ? Mais cela est une autre histoire…