« La guerre dans le Caucase a été le premier conflit militaire de ce siècle en Europe » ont souligné, le 3 février, dans une tribune, au Monde, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. L’Union Européenne se préoccupe des menaces qui pèsent sur ce vaste territoire dont l’histoire et la géographie témoignent de sa complexité.
Mosaïque de peuples, le Caucase, déchiré par des tensions ethniques, politiques et énergétiques, s’est métamorphosé en une poudrière. L’actualité repose, de manière récurrente, la question de son indépendance. Une problématique qu’illustrent les destins chaotiques de la Géorgie et de la Tchétchénie. En 2008, la guerre en Géorgie a marqué une rupture tandis qu’en Tchétchénie d’innombrables enlèvements de civils préoccupent les défenseurs des droits de l’homme. Officiellement, 3 personnes ont été enlevées depuis le mois de janvier. Pour la seule année 2008, 42 personnes ont disparu en Tchétchènie. Une vingtaine d’entre elles ont été libérées contre rançon.
Pour l’ensemble du Nord Caucase, le nombre d’enlèvements s’élève à 130 l’an dernier. Les familles ne disposent d’aucun recours pour retrouver leurs proches emmenés par des hommes masqués et en uniforme dans des centres clandestins de détentions.
Ces victimes sont des civils pris en otage dans la lutte qui oppose les forces fédérales et leur alliée –la milice tchétchène pro-russe, aux combattants séparatistes d’Okou Oumarov, le cinquième président de la République tchétchène d’Itchkérie, abolie et remplacée par l’Emirat du Caucase en 2007,
En collaboration avec la photographe niçoise Anaïs Barelli, élève à l’Ecole des Gobelins, Quentin Jorda, un jeune chercheur en histoire, parachève un ouvrage consacré à l’identité du peuple tchétchène.
Comme en témoigne l’exposition de la photographe Anaïs Barelli, de nombreux Tchétchènes ont souffert de l’arbitraire. Il s’agit de simples adolescents, (que l’on dissuade de prendre les armes avec une violence innommable. Torturées et revendues à leurs familles, ces victimes sont aussi d’anciens combattants ayant pris le chemin de la clandestinité.
Comment a-t-on pu basculer dans une telle impasse?
Pourquoi la Tchétchènie n’est-elle jamais parvenue à son indépendance ?
Quels véritables enjeux dissimulent les conflits du Caucase ?
À l’initiative de l’Ecole doctorale de l’Université Paris Sorbonne-Paris-IV, trois conférenciers vont décrypter les situations politiques de ce territoire convoité après les effondrements successifs des régimes tsariste et soviétique.
Historien tchétchène, Maïrbek Vatchagaev évoquera « la République des Montagnes de 1918 et la République tchétchène d’Itchkérie de 1991 : l’indépendance inachevée ».
Quant à Françoise Thom, Maître de conférence à l’Université Paris Sorbonne-Paris IV et soviétologue française, elle analysera « La première indépendance des États du Caucase du Sud de 1917 à 1921 ».
Georges Mamoulia, historien géorgien et doctorant à l’EHESS-CERCEC, situera « la politique nord caucasienne de la Géorgie indépendante »
TCHÉTCHÉNIE & GÉORGIE LA QUESTION DE L’INDÉPENDANCE AU CAUCASE
Le 7 mars 2009 de 9h30 à 14h, la Maison de la Recherche de l’Université Paris-Sorbonne et l’École doctorale d’Histoire Moderne et Contemporaine de l’Université Paris IV proposent :
TROIS CONFÉRENCES SUR LES SITUATIONS POLITIQUES DANS LE CAUCASE
APRÈS LES EFFONDREMENTS SUCCESSIFS DES RÉGIMES TSARISTE ET SOVIÉTIQUE
UNE EXPOSITION PHOTOGRAPHIQUE SUR LES CONDITIONS DE VIES DES TCHÉTCHÈNES
EXILÉS DEPUIS 1944
Maison de la Recherche — 28 rue Serpente
75006 Paris Métro Odéon — 01 53 10 57 00
À L’INITIATIVE DE L’ÉVÉNEMENT
Quentin Jorda Titulaire d’un Master Recherche à l’Université Paris IV, Quentin Jorda s’intéresse à l’identité du peuple tchétchène à travers l’itinéraire d’une femme réfugiée. Depuis 2006, des entretiens avec des Tchétchènes exilés en France, en Géorgie et en Asie centrale, ont permis l’élaboration d’un recueil de témoignages qui sera publié en 2009
Anaïs Barelli Identité tchétchène
Élève aux Beaux-Arts d’Athènes en 2007, Anaïs Barelli termine actuellement sa formation de photographe à l’École des Gobelins. Actualités, mode et intérieurs, les domaines exploités par la photographe sont divers. En présentant ici ses photographies sur des Tchétchènes contraints à l’exil depuis 1944, Anaïs Barelli s’interroge sur l’identité d’un peuple au souvenir douloureux. Anaïs Barelli collabore au travail de recueil sur L’identité tchétchène.
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