« Notre budget de fonctionnement d’un million d’euros, en hausse de 40 % depuis 4 ans, grève une capacité d’autofinancement qui atteint 125.000 € » : Bernard Gastaud, nouveau maire sans étiquette et médecin contrôleur à la sécurité sociale, s’attelle à sortir son village de la léthargie. Un audit avait dénoncé une masse salariale excessive (14 personnes) : « Il faudra l’adapter… » Village médiéval marqué par le baroque, niché dans la haute Roya, La Brigue et ses 600 habitants -le double l’été- est bien loin des 4.000 âmes recensées au XIXème siècle. L’ordonnance prescrite par le nouveau maire prône une diversification des activités. Car le village, autrefois voué aux travaux des champs et de la laine, ne roule plus sur l’or. Sa principale activité se cantonne à un centre d’accueil pour handicapés et une maison de retraite publique employant une centaine de salariés : « Nous allons aménager une zone d’activités sur un terrain de 7.000 m² nous appartenant, à la gare ». Un site dévolu à la filière bois, avec une unité de production de plaquettes pour chaudières. « Car notre canton regroupe le quart des forêts exploitables du département… » Des entrepreneurs italiens seraient sur les rangs.
Seconde phase du traitement de choc : la mise en valeur des patrimoines culturel et naturel. « Nous possédons quelques raretés architecturales » : au total sept édifices classés sur la commune, dont l'église paroissiale St-Martin (XIVème siècle) et son orgue, le château des Lascaris (XIIème) ou encore Notre-Dame-des-Fontaines, la « chapelle Sixtine des Alpes du Sud », que visitent 15.000 personnes par an. Bernard Gastaud a déjà mis en zone piétonne intégrale la partie médiévale du bourg, et veut aujourd’hui créer un parking de 70 places à sa périphérie.
Avec Tende, Breil, Fontan et Sospel, il réfléchit sur le projet d’un label « Pays d’art et d’histoire ». Côté nature, randonneurs et spéléologues de toute l’Europe sont déjà séduits par le massif sauvage du Marguareis. « Au carrefour du Mercantour et de deux parcs italiens, nous montons un projet Interreg « Porte des Parcs » pour créer une Maison de Pays complétée par un musée de spéléo ». Un tourisme vert qui fait vivre trois hôtels, 5 restaurants et plusieurs dizaines de gîtes ruraux privés ou publics. « N’oublions pas notre desserte ferroviaire vers Nice, Vintimille et Cuneo, qui doit être mieux exploitée. Nous sommes à une heure du bassin turinois et de ses millions d’habitants à haut pouvoir d’achat ! »
Pour conclure son ordonnance, le maire va même embaucher un ingénieur qui suivra ce traitement de fond à la lettre.
Michel Bovas
LA TRIBUNE Bulletin Côte d'Azur
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