René Cassin Prix Nobel de la Paix 1968
D’une famille niçoise fixée à Nice depuis le Premier Empire, René Cassin, né à Bayonne (1887), mort à Paris (1976), est une grande figure de l’époque contemporaine. Après de brillantes études au lycée de Nice, à la faculté de droit d’Aix-en-Provence puis à Paris, il se trouva engagé dans le premier conflit mondial et grièvement blessé à Saint-Mihiel en 1916.
La paix revenue, il ne cessa d’œuvrer en faveur des anciens combattants.
Professeur aux universités de Lille puis de Paris, il dispensa aussi son enseignement à l’Académie de droit international de La Haye et à l’Institut des hautes études internationales de Genève. En 1924, Aristide Briand le désignait pour faire partie de la délégation française à la Société des Nations, où il se préoccupa du sort des minorités en prenant une part active aux travaux de l’alliance israélite universelle. Le 23 juin 1940, il fut l’un des premiers civils de quelque notoriété à rejoindre le général De Gaulle à Londres. Celui-ci lui confia la charge de régler les relations entre la Grande-Bretagne et la France libre. En 1944, il devint vice-président du Conseil d’État et fut le promoteur de la Constitution de 1946. Membre de la Commission interalliée sur les crimes de guerre, délégué à l’UNESCO dont il fut l’un des fondateurs, président de la Commission des droits de l’homme des Nations-Unies où il fit adopter sa Déclaration universelle des Droits de l’homme, il devint en 1960 membre du Conseil constitutionnel. Il fut encore président de l’École nationale d’administration, de l’Académie des sciences morales et politiques et de la Cour européenne des Droits de l’homme de 1965 à 1968. Cette année-là, il fut le neuvième Français à obtenir le prix Nobel de la paix, qu’il consacra à fonder à Strasbourg l’Institut international des droits de l’homme. Grand Français internationaliste et partisan fervent de la paix et de la justice, il aimait profondément Nice où, disait-il, c’était dans cette ville accueillante aux nationalités les plus diverses qu’il avait eu concrètement l’expérience de ces relations internationales auxquelles il consacra toute sa vie. Ses cendres ont été transférées au Panthéon le 5 octobre 1987. Un monument commémoratif lui a été dédié le long du square Kirchner.
Stéphane Hessel
Stéphane Hessel, citoyen du monde et diplomate, est né en 1917 à Berlin. Fils de l’écrivain Franz Hessel, il accompagne sa mère dans son exil parisien au milieu des années 20, puis est arrêté par la Gestapo pour ses activités dans la résistance française et déporté à Buchenwald.
Survivant des camps de concentration, il devient ambassadeur de France à l’ONU, puis occupe divers postes de diplomate à Saïgon, Alger, Genève et New York et se consacre inlassablement à la défense des droits de l’Homme.
En 1948, Hessel participe à la rédaction de la DUDH aux côtés entre autres de René Cassin, en sa qualité de chef de cabinet de Henri Laugier, secrétaire général adjoint de l’ONU et secrétaire de la Commission des droits de l’Homme. Il a été membre du cabinet Pierre-Mendès France.
Souvent interrogé sur son parcours personnel et sur les raisons qui l’ont poussé, après 1945, à s’engager dans la carrière diplomatique, l’ambassadeur Hessel atteste que l’expérience de la déportation a été décisive. C’est en effet dans les camps qu’il a rencontré des opposants européens au nazisme issus de différentes nationalités européennes et qu’il a compris que ces forces européennes devaient s’unir à l’avenir pour prévenir de telles catastrophes.
Engagé, Stéphane Hessel poursuit son engagement. A bientôt 90 ans, cet européen convaincu est le vice-président du Collégium international éthique, politique et scientifique fondé il y a 5ans. L’ambassadeur Hessel continue donc de se battre contre les injustices. Il a représenté la France à la Conférence mondiale de Vienne pour les droits de l’Homme en 1993. Sur proposition de Bernard Kouchner, Stéphane Hessel a accepté d’être le grand témoin des célébrations du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme