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NICE Jacques Barrot vice-président de la Commission européenne Plaidoyer pour l'EuropeJACQUES BARROT EUROPE - Beaucoup de monde au Centre Universitaire Méditerranéen de NICE pour la venue de l’ancien ministre, vice-président de la Commission européenne en charge de la justice, de la liberté et de la sécurité, Jacques Barrot. Les grandes valeurs de l’union pour cet Européen convaincu sont des valeurs qu’il faut entretenir : « nous devons concilier deux exigences fondamentales. Lutter efficacement contre les menaces qui pèsent sur la vie des citoyens, et parallèlement, protéger les droits fondamentaux. (…) La lutte contre le terrorisme ainsi que les questions de migration, occupent une place centrale dans mon travail. » 
Un travail qu’il a expliqué aux Niçois le 27 octobre dernier : « La mondialisation fait peur, c’est vrai. Elle génère une crainte de l’Europe et un repli un peu frileux sur des identités nationales. Mais d’autres raisons expliquent le manque d’enthousiasme envers l’union : le fait que les politiques restent trop attachés aux réalités nationales (…). Les élites de notre pays, qui ont participé à la naissance du projet européen, ne lui font plus assez confiance. Je pense aussi qu’on a eu tort de privilégier la démarche institutionnelle. Pour moi, l’Europe des projets compte plus que l’Europe des traités. » Les enjeux sont clairs : face au spectre de la mondialisation, l’Europe doit en premier lieu approfondir le marché intérieur initié par Jacques Delors. « C’est une force de 500 millions de consommateurs… » Il faudra aussi, pour réussir, remédier à la grande faiblesse de la politique extérieure de l’énergie (traité de Lisbonne). Il faudra surtout « booster la recherche et l’innovation. » Côté économie, un seul mot d’ordre : « il faut rétablir de manière pérenne la stabilité du système financier international. » ET une solution : « nous obtiendrons ce résultat par un choc de confiance, qui naîtra de l’absolue transparence. » Clarté sur les modalités de rémunérations des dirigeants, sur les services et produits, simplification et souplesse des normes comptables, et chasse aux paradis fiscaux. « Ne cédons pas aux sirènes de l’Euro-déprime, qui chante régulièrement, y compris chez les Européens convaincus. Nous voyons en ces temps difficiles à quel point la force de l’Union à 27 est irremplaçable. Nous constatons à quel point l’Europe montre la voie au monde. Et nous croyons ensemble plus que jamais à la vision de Jean Monnet, qui écrivait en 1967 : la communauté que nous avons créée n’a pas sa fin en elle-même. Elle n’est qu’une étape vers les formes d’organisation du monde de demain. » 

Successions transnationales :
« Il n’existe pas encore d’instrument législatif. Je présenterai début 2009 des propositions concrètes pour mettre au point un certificat d’héritier européen. J’engagerai aussi la réflexion sur la création d’un registre européen des testaments, en s’appuyant sur l‘interconnexion des registres testamentaires nationaux mise en place par les notaires européens

Police :
« Nous devons construire, sur la base d’une grande confiance entre Etats membres, une étroite coopération policière, une étroite coopération judiciaire pénale, car les fléaux du terrorisme, de la grande criminalité de la pédophilie ne connaissent pas de frontières… Europol va devenir une agence communautaire. Le mandat d’arrêt européen fonctionne dans les 27 Etats membres. Là où une procédure d’extradition prenait en moyenne deux ans, le mandat d’arrêt européen permet une remise des personnes dans un délai moyen qui dépasse rarement trois mois. En 2005, près de 7.000 mandats ont été émis, aboutissant à l’arrestation de 1.700 criminels. Nous devons maintenant avancer rapidement sur le chantier de la mise en réseau des casiers judiciaires nationaux. Une tragédie comme l’affaire Fourniret n’aurait sans doute pas pu se produire avec une interconnexion entre casiers judiciaires belge et français. J’ai obtenu lors d’un récent conseil des ministres la mise en application d’un système européen d’échange d’informations extraites des casiers judiciaires nationaux, le système ECRIS. »

À propos de la justice :
« Nous devons bâtir l’édifice de l’espace judiciaire civil européen, afin que chaque citoyen puisse être en mesure de faire valoir ses droits, quel que soit l’Etat membre où il se trouve.
Nous possédons une fondation solide : la reconnaissance mutuelle des décisions de justice et des actes juridiques, établie par le Conseil européen de Tempere en 1999. En moins de 10 ans, l’édifice communautaire a commencé à s’élever sur cette base.
Il faut en poursuivre la construction, et je m’attacherai tout particulièrement au droit de la famille, dont la fragmentation est source de nombreux conflits.
Je pense aux 170.000 divorces impliquant chaque année des couples binationaux. De fréquents conflits de juridiction entraînent des situations douloureuses. Un pas important a été franchi au dernier Conseil des ministres avec un accord sur les pensions alimentaires. Désormais, un conjoint ou un enfant pourra faire reconnaître ses droits auprès des tribunaux de l’Etat de résidence, cette décision étant exécutoire dans n’importe quel Etat membre.
 »Isabelle Auzias
La Tribune Côte d’Azur
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