TNT HD RÉFORME AUDIOVISUEL - Le CSA, Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, vient d’annoncer le débarquement officiel de la TNT HD en France à partir du 30 octobre prochain. À cette date un premier ensemble de 27 émetteurs verra le jour dans de grandes agglomérations françaises : Bordeaux, Lyon, Marseille, Paris, Toulouse… suivi d’une seconde phase, à partir du 31 mai 2009, avec l'installation de 24 nouveaux émetteurs pour atteindre 60% de couverture de la population française. Le CSA cite les agglomérations suivantes : Ajaccio, Bastia, Grenoble, Toulon etc…
Quant à Nice ce village oublié en bas à droite de l’hexagone, il est programmé sans toutefois plus de précision concernant les dates de disponibilité.
Réforme de l’audiovisuel public : l’automne de tous les dangers.
D’ici quelques mois, la télévision de service public va subir une véritable révolution. La publicité devrait être supprimée à partir du 5 janvier 2009 après 20 heures sur France Télévisions. C’est un des volets, et non des moindres du projet de loi sur l’audiovisuel public. Sujet d’autant plus « sensible » qu’après maints revirements, lundi, le ministère de la Culture et de la Communication a indiqué que l’examen en conseil des ministres de ce projet de loi, prévu pour le 8 octobre, a été repoussé. Il est question du 15 octobre. En clair : dans les hautes sphères du pouvoir, on procède à d’ultimes arbitrages : "Le texte de loi doit être complété, il y a des petites retouches à faire sur la forme", indique-t-on au ministère. La prudence est la règle. Ainsi, interrogé sur l'avenir de Patrick de Carolis à la tête de France Télévisions, le ministère a répondu :"sur le fond, le texte prévoit que l'ensemble des administrateurs resteront à leur poste jusqu'à la fin de leur mandat". Les spéculations continuent autour de l'avenir de Patrick de Carolis, PDG de France Télévisions. Devra-t-il quitter son poste dès la nouvelle loi sur l'audiovisuel qui pourrait être votée fin décembre ou achèvera-t-il son mandat qui court jusqu'à 2010 ?
Selon le projet de loi, le prochain PDG de la holding publique sera bien nommé en conseil des ministres. Mais rien n'est décidé sur l'application immédiate de cette décision. De Carolis, cependant, apparaît bel et bien comme étant en « sursis ». Le 25 juin, Nicolas Sarkozy avait annoncé que le pouvoir de nomination du président de France Télévisions sera transféré du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) au gouvernement, après avis du CSA et des commissions des affaires culturelles du Parlement.
Le projet de loi sur l’audiovisuel, selon La Tribune, prévoit notamment l'indexation de la redevance sur l'inflation à partir de 2009. Par ailleurs, selon le texte, la suppression de la publicité -chiffrée à 450 millions d'euros, devrait être compensée par une taxe sur le chiffre d'affaires des opérateurs de téléphonie et d'Internet à hauteur de 0,9 %, soit 378 millions d'euros. Et par un prélèvement sur les recettes publicitaires de toutes les chaînes privées de l'ordre de 3 % (environ 80 millions d’euros).
Dans la perspective de ces bouleversements « Le temps presse, mais nous essayons de ne pas être trop inquiets", dit-on à la direction de France Télévisions où, selon Le Monde, durant l'été, les grilles de programmes de France 2, France 3, France 4, France 5 pour la saison 2008-2009 ont été soigneusement préparées. Dans celles-ci, la culture tiendra une large place avec la programmation, pour la première fois, d'un magazine littéraire "La grande librairie" en première partie de soirée et en direct sur France 5, chaque jeudi soir.
Les débats politiques et l'information seront également développés sur toutes les chaînes. Ces nouveautés, cependant, ne dissipent pas la crainte des personnels. L'intersyndicale de France Télévisions, qui regrette de ne pas avoir été associée, comme cela avait été prévu, à la réflexion de cet été sur l’avenir de la télévision publique, a exprimé "ses plus grandes craintes" et se dit prête à mobiliser de nouveau les personnels. Quant aux téléspectateurs, ils s’inquiètent des conséquences de la suppression de la publicité sur France Télévision. Elle se traduira par le transfert des investissements publicitaires sur les chaînes privées (TF1, M6, Canal +) les autorisant à diffuser jusqu'à 9 minutes de publicité par heure (contre 6 actuellement).
Une enquête OpinionWay, réalisée au début du mois auprès de 1 003 personnes, met clairement en évidence la saturation des français pour la publicité à la télévision et le rejet massif de l'augmentation du quota publicitaire sur les chaînes privées. 89% des personnes interrogées se disent opposées à davantage de publicité sur TF1 et M6. 81 % pensent qu'il y a déjà trop de publicité sur la Une. 66% estiment que les mesures annoncées représentent une menace pour le pluralisme. Ce sondage est significatif. Il révèle en effet que 53% des Français sont favorables à la suppression de la publicité sur France Télévisions. Néanmoins, seuls 20% d'entre eux imaginent que cela permettra d'augmenter la qualité des programmes sur les trois chaînes privées historiques. De quoi conforter tous ceux qui sont préoccupés par la réforme de l’audiovisuel.
Paul Barelli
Le Petit Niçois