FESTIVAL de CANNES CINÉMA - Si par extraordinaire vous vous faisiez du souci pour le Festival de Cannes, menacé dans son volume d’affaire par la crise financière US et la faiblesse du dollar, trouvez-vous un autre motif de préoccupation. Les Américains sont là et le marché du film de Cannes annonce une participation record de plus de 11 000 hommes d’affaire qui vont visionner des films dans la trentaine de salles de projection intra muros au bunker, mais aussi, comme cela ne suffit pas, dans les suites des palaces de la Croisette et les villas louées à cet effet sur les collines cannoises.
Si par extraordinaire vous vous faisiez du souci quant à la couverture médiatique du Festival International de Cannes, soyez rassurés. Tout bon journaliste pour avoir le droit d’assister aux projections et conférences de presse multiples de la quinzaine, se doit de posséder une batterie de badges d’accréditation obligatoires dont les retraits ont commencé hier. Une queue impressionante, composée de plusieurs centaines de correspondants venus du monde entier (4000 journalistes 80 pays), s’est déployée dans les soubassements du Palais des festivals, encadrée par de jeunes gens très polis, habillés de beige, à l’anglais obligatoire, chargés de les piloter. Parmi eux, beaucoup d’Asiates et d’Hindous et la présence de plus en plus grande de journalistes multimédia, maniant en plus du stylo, l’appareil photo et la caméra.
Si par extraordinaire vous avez décidé de vous accorder un week-end en amoureux dans un des palaces cannois, remettez cela à l’automne, une saison que nous vous recommandons sur la French Riviera, Cannes en mai avec l’arrivée des trente mille festivaliers, c’est une population qui triple pour atteindre les 200 000 habitants. Plus rien à louer aux alentours, même à des tarifs prohibitifs, tous les hôtels de la Côte d’Azur, d’Antibes à Nice, en profitent, aussi trouver à ce loger est un vrai casse tête. C’est une manne pour l’économie locale. Lors de la 60e édition anniversaire de l’an dernier, on a estimé les retombées du Festival à 250 millions d’euros.
Hier, entre deux ondées, c’était toujours le même cinéma, un foutu grand bazar s’étalant de la Croisette aux marches du Palais et dans ses mutiples salles avec toujours la même interrogation, comment ce gigantesque bastringue peut-il être prêt à temps pour la cérémonie d’ouverture de ce soir ?
C’est Edouard Baer qui officiera sur scène avant la présentation du premier film en compétition pour la 61ème Palme d’Or : «Blindness», adapté du roman de José Saramago, L’aveuglement, avec Julianne Moore, Mark Ruffalo, Danny Glover, Gael Garcia Bernal et Alice Braga, oeuvre du cinéaste Fernando Meirelles, déjà remarqué pour sa fort brillante adaptation du roman de John Le Carré, «La constance du jardinier».