On peut s'attendre à tout lorsque le microcosme "culturel" parisien chébran, tendance et people daigne s'intéresser à
Nice et à la
Côte d'Azur, que ce milieu affectionne tant par ailleurs dès lors qu'il s'agit de venir montrer son visage ou ses fesses sur des tapis rouges, dans de grands hôtels ou des lieux à la mode. Il est vrai qu'ils s'y retrouvent entre eux... une sorte de délocalisation de la bêtise humaine ! Ce samedi, chez un
Ruquier qui nous avait pourtant habitué à mieux, on n'a pas dérogé à la règle.
Christian Estrosi, l'invité "politique" de l'émission n'était pourtant pas là en sa qualité de président du
Conseil Général des Alpes-Maritimes (une fonction qui n'apparaît sur aucune des annonces de l'émission) mais en tant que
ministre de l'Aménagement du Territoire (un peu) et comme fidèle lieutenant de
Nicolas Sarkozy (beaucoup) à la veille de la grand' messe de l'
UMP qui doit consacrer son champion officiel...
Pauvre (pôvre ?)
Christian Estrosi qui pensait sans doute être là pour défendre les couleurs de son président ! D'entrée,
Ruquier ne pouvait s'empêcher de faire remarquer, avec une subtilité digne du Vermot, que si
Ségolène Royal arrivait par la Chine (il aurait pu rajouter à pied, tant qu'à donner dans la finesse et le bon goût),
Estrosi débarquait de l'empire du Milieu ! Il a dû mettre deux jours à le préparer, ce "bon mot"... un travail tellement harassant qu'il en a même oublié de demander au Ministre s'il se situait politiquement au Centre (t'inquiète pas, Laurent, tu pourras la ressortir, celle-là, il reste du temps d'ici les élections) ! Bof, les chauffeurs de salle ont bien fait leur boulot : on a même eu l'impression que le public riait de bon cœur.
A court d'inspiration sans doute, il passait le témoin à son compère
Zemmour qui, pris de court par un
Estrosi au mieux de sa forme, ne put que se rabattre sur un talentueux "bac moins cinq" pour qualifier le Ministre (Applause, disaient les panneaux des chauffeurs de salle). Mais c'est l'ancien combattant de service qui nous fit le plus vibrer, pleurer presque, lorsque, pour la ennième fois (en langue niçoise, qui est, comme chacun le sait dans le microcosme, un argot des bas-fonds de la pègre de Nice, ça s'appelle
repepià) Papy
Polac nous raconta sa guerre contre
Jacques Médecin... Et pourquoi pas le scandale de Panama ou l'affaire Stavisky tant qu'on y est ! Quand on pense qu'il est même allé jusqu'à reprocher au Ministre les douze mots (pas un de plus !) qu'il a prononcés sur les
stations de ski du Mercantour (dont, soit dit en en passant, il est l'élu) alors que toute l'émission (celle de
Ruquier et les autres d'ailleurs) n'est qu'un salmigondis d'annonces diverses (ouep, mais ça, c'est pas de la pub, c'est de la promotion pour la spécifité culturelle française)... on marche sur la tête !
Bref, une fois de plus, Nice apparaît comme une ville pourrie, hors la loi, colonisée par la mafia. Depuis que les politiques se la jouent "people", nombreux sont les hommes publics qui fréquentent les plateaux des émissions branchées. Ils connaissent tous le risque encouru et se prêtent au jeu de bonne grâce. Cependant, je n'ai jamais entendu Polac reprocher à Jean-Louis Borloo d'être élu dans une région où les toponymes fleurent bon la campagne (Bruay en Artois, Outreau, j'en passe et des meilleures) ni Zemmour rappeler à Ségolène Royal les facéties d'un Boucheron ... Paris n'a jamais aimé Nice, on le sait depuis 1860. Mais quand la bassesse devient le seul argument, il y a de quoi pêter un fusible !
Mais qu'est ce qu'ils viennent donc faire ici, tous ces braillards incontinents ? Peut-être sont-ils attirés par les ragots et les calomnies, d'ailleurs. Il est vrai que venir claquer son fric sur la Côte d'Azur, ça fait moins désordre que de le planquer en Suisse !