CANNES SPATIAL - C’est encore une fois des salles blanches de
Cannes près de
Nice qu’est sorti le satellite français d’astronomie
Corot, lancé hier 27 décembre 2006 à 15H23 du
cosmodrome de
Baïkonour au
Kazakhstan, par la nouvelle mouture de la rustique fusée russe
Soyouz baptisée 2-1B. Plus précisemment d’
Alcatel Alenia Space, qui ces derniers mois a engrangé pour plusieurs centaines de millions d’euros de commandes de satellites, et de
Soditech SA une PME ultra performante d'ingénierie mécanique et électronique en haute technologie. Créée à
Cannes La Bocca il y a une dizaine d’année par son actuel président
Maurice Caillé, la
société Soditech, dans ce projet, s’est particulièrement occupé de la case à équipement du satellite.
Corot (pour
COnvection, ROtation et Transits planétaires), dont la charge comprend un téléscope spatial de 30 centimètres de diamètre et deux caméras, est conçu pour détecter les
exoplanètes orbitant autour d'autres étoiles, et sonder «
les mystères que recèle le cœur des étoiles ». Maintenant sur son orbite terrestre basse, à 896 kilomètres d'altitude,
Corot s’attachera à observer pendant 150 jours d'affilée une région du ciel et à y détecter les planètes extrasolaires de 2 à 10 fois la masse terrestre, avant de passer à une région suivante. En seconde mission, il mesurera la fréquence des ondes acoustiques qui se propagent à la surface des étoiles. Ces vibrations permettront aux scientifiques d’en déduire leur masse, leur âge et leur composition chimique. Cette mission est conduite par le
Centre national d’études spatiales (CNES), en partenariat avec l'
Agence spatiale européenne (ESA), l’
Autriche, la
Belgique, l’Allemagne, l’Espagne et le
Brésil.
Les laboratoires du
CNRS qui ont été largement impliqués dans la définition et la construction de
Corot le seront aussi dans le dépouillement des données récoltées par le satellite. Sont particulièrement concernés dans notre région, le
Laboratoire Cassiopée (CNRS/Observatoire de la Côte d'azur), le
Laboratoire universitaire d'astrophysique de Nice (CNRS/Université de Nice) et l'
Observatoire de Haute-Provence (CNRS). La durée de vie prévue du satellite est de trois ans, sa moisson de signaux provenant de plus de 100 000 étoiles devrait fournir à ces équipes de nombreuses années de travail.
Ce n’est sans doute pas un hasard si l’acronyme qui donne son nom à l’engin spatial évoque le grand peintre
Jean-Baptiste Camille Corot, le maître des valeurs et des tons, dont la finesse d’observation était reconnue par les plus grands artistes de son temps
Baudelaire, Delacroix, Claude Monet, Edgar Degas.