NICE MUSÉE DES ARTS ASIATIQUES — Dans le cadre des rendez-vous mensuels des
Vendredis de l’Asie, le
musée des Arts asiatiques présentera,
le vendredi 29 septembre 2006, P’ansori « Opéra à une voix », un récital par
Woo-jung Kang et
Nam-hun Kim, cithare gayageum et tambour janggu.
Qualifié par les uns d’opéra à une voix, par d’autres de concert minimaliste, le
p’ansori, genre typiquement coréen, ne fait intervenir que deux exécutants : la chanteuse (plus rarement un chanteur) et le joueur de tambour à deux peaux appelé puk ou janggu, tous deux assis sur une simple natte de paille devant un paravent de soie. Avec le soutien de la percussion et tout en jouant de son éventail, l’interprète chante, déclame et mime, dans un style poétique à la fois expressif et dramatique, un récit singulièrement vivant qui peut tenir en haleine le public coréen pendant une dizaine d’heures. La technique vocale du théâtre p’ansori est très éprouvante pour la chanteuse-actrice. Passant du chanter à la parole, du registre grave à la voix de fausset, elle doit, à l’aide de sa voix et de son jeu scénique d’une grande sobriété, émouvoir et maintenir l’attention de l’auditoire. Le gosu (joueur de tambour) a un rôle très important, son jeu maintient une étroite complicité avec le chanteur ou la chanteuse dont il ponctue les passages particulièrement réussis par des exclamations encourageantes «
chuimsae ! ».
Le répertoire de p’ansori, qui a traversé les siècles en se transmettant oralement avec d’infinies variantes selon les époques, les écoles et les interprètes, se compose d’histoires interminables comme le célèbre «
Dit de Chunhyang-ga » qui explore tous les registres de la poésie populaire, de l’élégiaque au burlesque, du récit de bataille aux chants de laboureurs ou aux duos amoureux.
Pour reposer tant sa voix que l’oreille du public occidental peu accoutumé à ces étranges sonorités rauques et voilées, la jeune chanteuse
Woo-jung Kang intercale dans son récital d’extraits de p’ansori, quelques pièces appartenant à un autre genre musical appelé sanjo, très prisé par les Coréens depuis sa création vers 1890. Un répertoire interprété en s’accompagnant avec la longue cithare à cordes pincées gayageum, qu’elle joue également en solo.
Avec la prestation de cette talentueuse musicienne, qui succéde au récital donné au musée en mars dernier par le maître
Byung-ki Hwang compositeur, virtuose de l’emblématique cithare à longue table bombée et considéré dans son pays comme un «
trésor culturel vivant », prennent fin les intéressantes manifestations qui ont marqué l’anniversaire de 120 ans de relations franco-coréennes.
En nous dévoilant les nuances, le raffinement mais aussi le dynamisme de l’art musical coréen d’aujourd’hui, ces artistes nous donnent un bel exemple de la perénnité et de la vitalité de la tradition millénaire de
Choson, «
le pays du matin clair ».
Les réservations pour assister à ce spectacle se font par téléphone au 04.92.29.37.02. Le prix d’entrée, qui inclut également la visite du musée, est de 10 € Tarif de groupe (15 personnes et plus) : 6,50 € par personne. LES VENDREDIS DE L’ASIE P’ansori «
Opéra à une voix »
Récital par
Woo-jung Kang et Nam-hun Kim Cithare gayageum et tambour janggu
VENDREDI 29 SEPTEMBRE 2006 – 19 HEURES