Le premier objectif est d’obtenir la création d’un département langues et cultures régionales au sein de l’université. Au départ, il a fallu vaincre les railleries. Premier succès -historique-, le 5 novembre 1999 : sollicitée depuis des années, la Faculté des Lettres de Nice vote, ce jour là, à l’unanimité, la création d’un département langues et cultures régionales. Pour la première fois, du Deug au doctorat, le niçois a droit de cité. Aujourd’hui, plus de 3000 élèves, du collège à l’université, étudient cette langue .
Ce mouvement culturel, éloigné du sectarisme et du folklorisme, s’est concrétisé par de multiples actions : reconnaissance par l’Etat du Nissart en tant que langue régionale, publication du dictionnaire Nissart-Français, remise des prix aux bacheliers des épreuves de Niçois, création d’un site internet (www.comte-de-nice.org), édition de l’Armanac Nissart dont la dixième édition, très riche, distribuée à 10 000 personnes, est un véritable annuaire de la culture niçoise et de ses associations.
La Fédération s’est illustrée, en organisant de nombreuses conférences-débats : « Le Comté de Nice de la Savoie à L’Europe » en 2002 a connu un grand succès. La dynamique qu’elle a su insuffler à la défense du patrimoine s’inscrit dans une perspective européenne. «Nice c’est d’abord une ouverture, précise Jean-Marc Giaume. Le Comté niçois fut partie prenante d’un état fédéral au sein de la Savoie avec le Piémont, la Ligurie. Dès lors, Nice, dans un contexte européen de déconcentration, qui donne plus de pouvoir aux régions, peut jouer un rôle culturel clef».
Dans cette perspective, ont été organisés deux colloques qui ont fait date, l’un consacré à l’astronome Cassini et le second en 2004 à «Garibaldi, héros niçois, citoyen du monde». Cet illustre nissart fut le premier à évoquer les Etats-Unis d’Europe, rappelle Jean-Marc Giaume dont la Fédération s’est fixée comme objectif concret la transmission du patrimoine régional. Aussi, a-t-elle mis en place en 2004 une ambitieuse structure, l’Institut de Recherche et d’Etudes pluridisciplinaires sur le Comté de Nice et l’Europe (IREP-COME). Plusieurs universitaires, scientifiques, conservateurs de musée s’y impliquent .
>>> Le billet de Paul Barelli, publié par le journal "Le Petit Niçois" n° 455 du 26 janvier 2005. Publié avec l'aimable autorisation de la rédaction et de l'auteur.