Le dernier numéro du magazine du Pays Niçois vient de paraîtreLe tout dernier numéro du magazine de
Nice et du
Pays Niçois,
Lou Sourgentin, vient tout juste de sortir des presses. Il est presque entièrement consacré à la longue histoire des
Juifs dans le Comté de Nice, du Moyen-Age à nos jours. Choisir le thème «
Les Juifs à Nice et dans le Comté » a conduit les membres du Comité de Rédaction du
Sourgentin à des échanges de réflexions. D'autres sujets les avaient placés dans la même situation, comme l'Orient, les élections ou le « Rattachement ». Mais, pour l'équipe qui anime cette belle revue, ce genre de problème est simple à résoudre. Il lui suffit de rester fidèle à une ligne qui consiste à choisir des rédacteurs n'ayant peut-être pas les mêmes idées, mais respectant l'opinion des autres... Maintenant, revenons donc aux
Juifs et à
Nice !
A l'évidence, les années trente et surtout la tragédie de la
Seconde Guerre Mondiale devraient assurer un intérêt et une compassion unanimes. Le soixantième anniversaire de la libération des
camps d'extermination vient de faire resurgir les souvenirs d'actes épouvantables que personne ne pourra jamais pardonner, ni oublier. Heureusement de telles horreurs sont un peu compensées par la solidarité manifestée, jusque dans les plus petits villages de la montagne du
Comté de Nice, par des gens ordinaires mais courageux, aujourd'hui qualifiés de « Justes » et pour quelques-uns d'entre-eux, de "
Justes parmi les Nations", selon le titre décerné par l'organisation
Yad Vashem.
Mais d'autres penseront aussi au grand exode vécu autour de 1960, conséquence de la décolonisation en
Afrique du Nord et surtout en
Algérie. Cela conduisit à une installation souvent douloureuse dans cette nouvelle résidence, ainsi qu'à un fort accroissement et à une mutation de la communauté. Autant de sujets complexes à aborder...
Pourtant, l'histoire des
Juifs ne commence pas au XXe siècle dans le
Comté de Nice. Sans remonter à une Antiquité un peu obscure,
Nice fut, comme
Avignon, une vieille terre de vie sans trop de malheurs. La protection de la
Maison de Savoie s'accrut grâce au port-franc après 1612, et s'est accompagnée d'une cohabitation presque pacifique avec les chrétiens, même si on ne peut oublier les épisodes de méfiance cléricale et d'enfermement au ghetto, ou quelques pierres inexcusables lancées par des voyous sur les cortèges d'enterrements.
Les
Juifs se réjouirent donc plus que les autres
Niçois de la Révolution et sûrement un peu moins de la Restauration... Ainsi, on comprend mieux le bonheur de 1848, fin des vexations. Ensuite, le bel essor qui suivit le grand tournant de 1860, a vu de fortes personnalités marquer la vie niçoise dans le domaine économique comme celui de la politique, des arts ou de la médecine...
Au total, ce parcours montre des gens établis aux côtés des chrétiens au cours des siècles, pour le bonheur autant que dans les drames. Une histoire qui n'est pas achevée... Ainsi, personne n'a renoncé à son identité,
mais les Juifs à Nice sont bien des Niçois juifs !