GARY NICE - Nice célèbre Roman Kacew, dit Romain Gary en lui consacrant les lieux les plus populaires et les plus prestigieux de la ville dont la Promenade des Anglais.
Roman est né le 8 mai 1914 à Wilnus, grande métropole spirituelle et intellectuelle que les juifs ashkénazes avaient surnommée la Jérusalem de Lituanie. Romain Gary ne connaîtra jamais son père. Un dénommé Kacew paraît avoir été le deuxième mari de Mina Owczynska mais est-il vraiment le père de Roman ? Mina, petite théâtreuse russe, va trouver avec la naissance de Roman son plus beau rôle, “La mère”. En 1917, le Tzar Nicolas II est emporté par la révolution bolchevique. Après une escale en 1922 en Pologne à Varsovie le couple Kacew arrive en France en 1927 et s'installe à Nice. Ils vivent d’abord avenue Shakespeare puis dans l’hôtel pension Mermonts, situé boulevard Carlone, au n° 7 de l'actuel boulevard François-Grosso, au carrefour de la rue Dante, dont le propriétaire confie la gestion à Mina. Russes à Nice, juifs athées parmi les juifs, les Kacew vivent l'un pour l'autre, seuls, en marge de leur communauté, car Mina élève Romain dans le culte de la France. Elle a toujours associé la France à la réussite et au bonheur. Elle reporte sur son fils ses ambitions frustrées, des ambitions si hautes, si folles qu'elles ressemblent à des châteaux en Espagne. Elle est prête à tous les sacrifices pour que son fils, démesurément aimé, devienne académicien ou ambassadeur de France ! Comme elle est belle et possède des manières de grande dame, elle tient une petite vitrine à l'hôtel Negresco : elle y vend des babioles et des parfums à la clientèle du palace et s'épuise à assurer des études à son fils.
Une fois bachelier, en 1933, Romain choisira d'étudier le droit à Aix-en-Provence puis à Paris où il commencera à écrire.
Cette adolescence niçoise Romain Gary la racontera dans La promesse de l'Aube, le roman qui passera pour le plus autobiographique de son œuvre. C'est l'atmosphère de Nice, avec ses tentations et ses misères, qui y est décrite. C'est surtout l'amour d'une mère et d'un fils, amour possessif et exigeant.

À l’occasion des vingt-cinq ans de la mort de Romain Gary et des trente ans de la consécration de son double - Emile Ajar - avec un prix Goncourt, Nice célèbre Gary d’une manière aussi spectaculaire qu’inédite.
Les lieux les plus populaires et les plus prestigieux de la ville sont dédiés, le temps d’un weekend au plus romanesque des écrivains contemporains :
Parcours, expositions et projections dans le Village Gary, sur la Promenade des Anglais;
Lectures, rencontres, projections au théâtre de Verdure;
Récital de Pascal Amoyel (Victoire de la musique classique 2005) inspiré de la vie de Romain Gary, à l’Opéra de Nice; 
Théâtre avec la troupe de Daniel Benoin (Théâtre National de Nice).
Au travers de ces deux jours de fêtes et de rencontres qui célèbrent un écrivain hors norme, à la fois mystérieux et populaire, Nice est un Roman - La Promenade Gary rend le plus bel hommage qu’une ville ait jamais rendu à l’un de ses écrivains.
Tous les grands moments de la vie de Romain Gary, le lycéen niçois, le héros de la France libre, le diplomate, l’homme amoureux, l’écrivain… sont explorés. Tout ce qui fait les grandes œuvres et les vies fabuleuses est évoqué. Et jusqu’à bien sûr, l’œuvre double, cette Vie devant soi qui reste en France l’un des romans les plus lus.
Dans le cadre de l’événement, la bibliothèque patrimoniale de Nice prendra le nom de Romain Gary.


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PROGRAMME DU WEEK-END

•  SAMEDI 4 JUIN

11h Ouverture au public, début des animations sur la Promenade Gary.
14h30 Lecture d’un extrait de La Promesse de l’aube, Théâtre de Verdure. Gary et la France : Eloge de la désobéissance, Table ronde, Théâtre de Verdure avec Jean-François Deniau, Hubert Védrine, Myriam Anissimov Maurice Druon et Fabrice Larat.
Animation : Georges-Marc Benamou.
16h Lecture des cinquante dernières pages inédites de Gros Câlin, Promenade Gary.
16h30 Lecture d’une sélection de textes de Romain Gary, Théâtre de Verdure.
17h “Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Romain Gary…” Table ronde, Théâtre de Verdure avec, Roger Grenier, Myriam Anissimov, Fabrice Larat, Ollivier Pourriol. Animation : Elsa Cohen.
20h30 Parcours musical. Récital de Pascal Amoyel, Opéra.
Sur invitation à retirer à la FNAC et à l’Opéra.
Lecture de la Promesse de l'aube et de Vie et mort d'Emile Ajar, par Robin Renucci
21h30 Présentation et projection des films En quête de Romain Gary, par André Asséo et La Promesse de l’aube, de Jules Dassin.
Théâtre de Verdure.
Sur invitation à retirer à la FNAC et à la Cinémathèque

•  DIMANCHE 5 JUIN

11h Début des animations sur la Promenade Gary.Lecture d’une sélection de textes de Romain Gary Théâtre de Verdure
11h30 Une jeunesse niçoise, Table ronde, Théâtre de Verdure avec Roger Agid, Olivier Agid, Raoul Mille. Animation : Laurent Seksik.
15h Lecture d’une sélection de textes de Romain Gary Théâtre de Verdure.
15h30 Gary/Ajar, Table ronde, Théâtre de Verdure.Avec André Asséo Jacques Chancel, Michel Déon, Robert Sabatier, Myriam Anissimov. Animation : Laurent Seksik.
18h30 Fermeture de la Promenade Gary



•  LA PROMENADE GARY
Au cœur de l’événement, sur le Quai des Etats-Unis, quatre étapes, quatre ambiances retracent quatre époques de la vie de Romain Gary avec, en regard, la ville de Nice à ces mêmes époques.À chaque étape, un espace d’exposition est proposé et un espace de projections diffuse des documentaires et des extraits de films adaptés de romans de Gary. Une scène est installée pour des lectures en plein air. La librairie de la Promenade propose les romans de Gary et les ouvrages qui lui sont consacrés.
ÉTAPE 1 Plongée dans l’univers de Romain Gary avec le tunnel d’exposition mis en scène, sonorisé et animé d’images projetées.
ÉTAPE 2 Gary et la France (la jeunesse niçoise, le héros de la France Libre, le diplomate)
ÉTAPE 3 Gary le magnifique (l’écrivain, l’homme couvert de gloires)
ÉTAPE 4 Gary/Ajar, la mystification, une deuxième naissance

•  LE CADEAU AUX VISITEURS
Un recueil de textes et de photos est offert aux visiteurs de la manifestation

•  LES INVITÉS
• Jean-François Deniau, Michel Déon, Robert Sabatier, Maurice Druon, Georges-Marc Benamou, Hubert Védrine, Roger Grenier, Katherine Pancol, Jacques Chancel, Raoul Mille, Henri Minczeles, André Asséo, Philippe Vallet, Laurent Seksik, Fabrice Larat, Jean-François Hangouët, Olivier Agid, Roger Agid, Ollivier Pourriol
• sa biographe, Myriam Anissimov, et le philosophe Paul Audi, préfacier de l’ensemble de l’œuvre rééditée
• l’Académie Goncourt
• Sophie Duez• La troupe du Théâtre National de Nice
• l’artiste Ernest Pignon Ernest qui a réalisé l’affiche de la manifestation

•  ROMAIN GARY ET NICE
Romain Gary vécut à Nice, et fut profondément marqué par la ville. Il y passa son enfance et son adolescence. Il y fut naturalisé français par décision du Président Albert Lebrun. Il étudia dans les écoles de la ville, puis au lycée. Et c’est là, entre le boulevard Grosso et la promenade des Anglais qu’il rêva et façonna son destin.
La mémoire populaire a retenu la scène d’un film, La Promesse de l’aube, de Jules Dassin, tiré de son roman très autobiographique, où Mélina Mercouri incarnait la mère, géniale et possessive, de Gary. Sur la promenade des Anglais, elle lui jurait, ou plutôt lui adjurait, qu’il serait Ambassadeur de France ou prix Nobel.
C’est de Nice donc qu’il se lança dans le siècle, entendant les prophéties mégalos et tendres de sa mama à l’accent russe. Il faut lire La Promesse de l’aube, l’un de ses plus grands romans, pour comprendre son attachement à cette ville. La Ville s’honore de rendre hommage à Gary l’apatride qui avait fixé ses racines à Nice. Gary le Niçois, en tout cas, un Niçois international, plus encore que Friedrich Nietzsche qui ne fit qu’y passer, ou Maupassant qui observa la ville de loin à bord de son yacht.

Petites phrases sur Nice récoltées au gré des textes
«C'était un chien gris avec une verrue comme un grain de beauté sur le côté droit du museau et du poil roussi autour de la truffe, ce qui le faisait ressembler au fumeur invétéré sur l'enseigne du Chien-qui-fume, un bar-tabac à Nice, non loin du lycée de mon enfance.»
Chien Blanc, page 9.
«Je constate qu'il ressemble énormément à sa Majesté le Roi Carnaval de ma chère ville de Nice presque natale.»
Chien Blanc, page 191.
«Ou alors, je fauchais des bras entiers de mimosas dans les charrettes du printemps au marché des Halles et je revenais à la maison pour que ça sente le bonheur.
« En marchant je rêvais aux batailles de fleurs à Nice et aux forêts de mimosas qui poussent en grand nombre autour de cette ville toute blanche que Monsieur Hamil a connue dans sa jeunesse et dont il me parlait encore parfois car il n'était plus le même».
La vie devant soi, pages 88-89.
«- Hé bien, je vais vous raconter. Nice, c'est une oasis au bord de la mer, avec des forêts de mimosas et des palmiers et il y a des princes russes et anglais qui se battent avec des fleurs. Il y a des clowns qui dansent dans les rues et des confetti qui tombent du ciel et n'oublient personne. Un jour, j'irai à Nice, moi aussi, quand je serai jeune.»
La vie devant soi, page 157.
«Chaque fois que je reviens à Nice, je me rends au marché de la Buffa. J'erre longuement parmi les poireaux, les asperges, les melons, les pièces de bœuf, les fruits, les fleurs et les poissons. Les bruits, les voix, les gestes, les odeurs et les parfums n'ont pas changé, et il ne manque que peu de chose, presque rien, pour que l'illusion soit complète.
Je reste là pendant des heures et les carottes, les chicorées et les endives font ce qu'elles peuvent pour moi.»
La Promesse de l'aube, pages 171 à 173.