RENOIR USA CAGNES - C’est avec surprise que l’on découvre sur internet, la quantité et la qualité des documents et des objets relevant de la vie privée de
Pierre Auguste Renoir, mis en vente aux enchères le 14 mai à
Rockville dans le
Maryland près de
Washington par
Paula Hantman. En parcourant la centaine de pages du catalogue de Hantman’s on se dit immédiatement que ces souvenirs du
maître de l’impressionnisme et de sa famille devraient retrouver leur place dans la maison du
domaine des Collettes à
Cagnes sur mer près de
Nice. Les plans et les photos de la bâtisse que Renoir fit construire dans les
oliviers de la colline
cagnoise font d’ailleurs partie des objets personnels offerts à la vente par l’étude Hantman's.
Comment la
Légion d'honneur, les lunettes, le fume-cigarette, l'écharpe de soie bordeaux à pois blancs, l’acte de naissance, de mariage, de décès, les lettres, les factures, les plaques photographiques, la bibliothèque etc… comment ces objets personnels ont-ils pu se retrouver dans une vente aux enchères sur eBay et chez un commissaire priseur américain, qui a déjà vendu il est vrai, un rocking-chair noir et or, offert par
John F. Kennedy au cardinal de
Boston, les robes de soirée de
Jacqueline Bouvier dite
Jacky, des cartes de Noël posthumes puisque signées en novembre 1963 par le
président Kennedy et son épouse à la veille de leur départ pour
Dallas,
Texas.
C'est Paul Renoir, le fils de « Coco », Claude, le dernier enfant de Renoir, qui, décédé au début 2005, avait demandé en 2004, la vente de cette collection d'archives provenant de la maison des Collettes dont Coco hérita lors du partage successoral de 1920. Paul Renoir, père de quatre fils vivait aux États-Unis depuis la fin des années quatre-vingt-dix. Petit-fils de Renoir il défendait, avec son frère Alain et les héritiers de son frère Claude décédé, le droit moral de l'artiste.
La publicité pour la vente, que la commissaire-priseur a prétendu avoir annoncée dans le monde entier, était passée inaperçue en France et c'est Isabelle Sanchez-Tintenier, une résidente Française en Amérique, qui a donné l'alarme dans une lettre envoyée au
Ministère de Culture à Paris avec copie à l'
ambassade française à Washington.
Lors de la vente à
Rockville le samedi 14 mai à 10 h, le fond proposé en un seul bloc, à 150 000 $, loin de l'estimation de 300 000 $, n’a pas trouvé acquéreur ! L'ensemble a de nouveau été proposé le lundi 16, mais lot par lot. Si la maison de vente affirmait
« que le lot n'était toujours pas vendu et que les acheteurs pouvaient encore faire des offres en indiquant les lots de leur choix » sur internet, à l’adresse
http://www.liveauctioneers.com/auctions/ebay/961709.html, ces derniers jours, les 137 numéros composant le fond étaient annoncés comme ceci : This lot has been sold. You need to be registered to search the archived database.
Affaire classée donc, mais qui est ou qui sont les acheteurs? Espérons que les Musées de France, Orsay et les institutions françaises concernées auront su faire valoir des propositions gagnantes.