Accroché à flanc de montagne, au milieu des restanques, sur l'un des versants du mont Faquin, le village occupe un site exceptionnel, entre le Mont Agel, reconnaissable à la coupole qui en couronne le sommet, le pic de Baudon et la cime de Rastel.
Dès le XIe siècle, Peille était une commune libre administrée par trois consuls élus. Le comte de Provence Alphonse II, à qui Peille avait prêté main-forte pour réduire la révolte des Niçois, confirma ces privilèges à Draguignan, en 1176.
Au XIIIe, elle fut un des trois chefs-lieux de bailliage de la viguerie de Nice, exerçant son autorité sur Castellar, Gorbio, Sainte Agnès, Berre les Alpes, Contes, l’Escarène, Peillon, La Turbie...
Peille fut inféodée avec titre de comte à Albino Bobba, le 20 avril 1614, pour le dédommager des dettes contractées par le duc de Savoie, Charles Emmanuel Ier. Lui succède le comte Pellegnino le 25 juillet 1633. Le chevalier Cairo investi en 1649, ne fut pas accepté par les habitants, il revendit ses droits en 1650 au sénateur Blancardi, puis le 22 juin 1651, à Jean Paul Lascaris. La famille Lascaris devient comte de Peille, titre qui restera dans la famille jusqu’à Jean Paul Augustin qui mourut émigré, à Vintimille le 9 novembre 1797. Leur palais, construit au XVIIe siècle, est encore visible.
Le terroir de Peille, très vaste au Moyen-Age, fut démembré de nombreuses fois : La Turbie, Peillon, L'Escarène prirent leur autonomie communale avant le XVIe siècle alors que Blausasc dut attendre... 1928 pour jouir des mêmes privilèges.
Quitter Nice par l'autoroute A8 en direction de Gênes et sortir à La Turbie. A la sortie du village, bifurquer sur la gauche et emprunter la route du Mont-Agel (CD 53) jusqu'à Peille 25 km). Le retour pourra s'effectuer par la vallée du Paillon, par le CD 21 (on pourra en profiter pour faire un petit édout de 6 km A/R pour visiter Peillon) et le CD 2204 que l'on rejoint en amont de Drap (24 km).
Le village avec ses bâtiments des XIIIe, XIVe, XVe et XVIe siècles, représente un ensemble médiéval exceptionnel : maisons gothiques, porches, linteaux sculptés, passages sous voûtes, escaliers extérieurs, fers forgés, ruelles en calade, traces d'un château cité au 13e au Baou de Caster (monument aux morts), ruines d'une enceinte percée de meurtrières, entourant les restes d'un donjon carré au Castellet, restes de l'enceinte XIVe du village, courtine et tour carrée. Dans le bourg, place Lascaris fontaine gothique, 2 demi-arches sur pilier roman, façade du palais du juge Mage ou palais des Consuls XIIIe/XIVe siècle (porte romane, porte ogivale, fenêtre géminée), hôtel de la Gabelle.
Église paroissiale de l'Assomption, chevet à 2 arcs-boutants, une nef XIIe romane, l'autre XIIIe gothique, haut clocher roman lombard avec pyramide de pierre élancée, bénitier et fonts baptismaux haute époque, autel roman, retable à 15 compartiments et prédelle de Bertone (1579), Crucifixion XVIIe, vierge en marbre XVIIIe.
Chapelle de pénitents St-Sébastien (XIIIe siècle) : curieux toit en rotonde, vastes proportions, désaffectée. Abrite aujourd'hui l’hôtel de ville.
Chapelle St-Joseph XVIIe/XVIIIe, de style baroque ligure, siège de la Confrérie des Pénitents Blancs, haut clocher, stafferies polychromes; bénitier dans un chapiteau roman, deux tableaux représentant la Nativité et la décapitation de Saint Jean Baptiste.
Chapelle St-Roch, restaurée, à l'ouest.
Ruines de la chapelle St. Jean Baptiste, dans les oliviers, sur l'ancienne route de Ste. Agnès.
Chapelle St Martin de Peille, contemporaine (1951) par Guzzi : toiture formant auvent en ciment, larges baies, socle d'autel en bois d'olivier, vitraux.