LOGEMENT CÔTE D’AZUR — Logement des actifs sur la
Côte d’Azur : quels remèdes pour l’État d’urgence ?Désormais, il n’est plus possible d’assurer le logement des actifs dans les
Alpes-Maritimes, martèlent les professionnels de l’immobilier. Le diagnostic établi depuis trois ou quatre ans, s’est aggravé au point que l’
État, la
CCI, le
Conseil général et les professionnels de l’immobilier déclarent l’État d’urgence ! Sur la
Côte d’Azur, le problème du logement des actifs est encore plus aigu qu’ailleurs : la capacité d’endettement des ménages atteint son maximum, il s’avère difficile aujourd’hui de trouver un logement neuf à la mesure de ses besoins lorsque le prix de vente moyen atteint les 4700 €/m2 (+ 21% en un an selon l’
Observatoire immobilier). Une situation kafkaïenne dans les
Alpes-Maritimes : le salaire moyen des employés y est légèrement inférieur (1861€) à celui des Français mais le prix de l’immobilier neuf y est largement supérieur.Non seulement les conditions du marché ne permettent plus de produire suffisamment de logements pour les actifs, mais elles génèrent des «
freins à la consommation à l’emploi et l’implantation d’entreprises », comme l’a souligné récemment, le
Président de la Chambre de commerce, Dominique Estève. Il faudrait produire 3800 logements par an. Près de 200 logements ont été produits à moins de 3000 €/m2 auxquels d’ajoutent plus de 1500 logements sociaux financés en 2005. Manquent donc, chaque année, 2000 logements qui pourraient être destinés à la classe moyenne. Or, cette dernière est trop aisée pour accéder au logement social et pas assez pour supporter le prix, à l’achat comme à la location, d’un logement dans le secteur libre.Depuis deux ans une démarche ambitieuse, «
12 propositions en faveur du logement des salariés », qui n’a, cependant, pas encore porté tous ses fruits, a été engagée par la
CCI, les professionnels de l’acte de bâtir, les maires du 06, les communautés d’agglomération, le Conseil général et l’État. Dans l’immédiat, face à la gravité de la situation, l’Observatoire immobilier (qui réunit la
Fnaim, les promoteurs constructeurs, le
Logiam, la
Fédération BTP au sein de la
CCI) propose un plan d’urgence exceptionnel.Il s’articule autour de trois axes. Identifier et maîtriser les terrains disponibles afin de construire des logements pour les salariés. Deuxième axe : réaliser des programmes mixtes( logements, activités, équipement publics) et communiquer sur les réussites en ce domaine. Enfin : le lancement d’un vaste plan départemental de communication et d’information sur le logement à l’usage des élus et des particuliers. Il s’agit de communiquer sur l’ensemble des aides existantes, améliorer l’image du logement social et persuader de sa nécessité le public et les élus. Il s’agira de vaincre certaines réticences. .D’ores et déjà, la spécificité de la
Côte d’Azur, à la fois terre de résidence de salariés qui ne figurent pas parmi les plus privilégiés de France et lieu de villégiature de tous les « fortunés » de la planète, est prise en compte par les pouvoirs publics. Les critères d’obtention du Prêt à taux Zéro pour les acquéreurs de leur première résidence principale ont été largement assouplis dans les
Alpes-Maritimes. C’est une première étape.Parmi les pistes à explorer : remettre dans le circuit les logements vacants. Il y en aurait 30 000 à Nice, selon la
Canca (Communauté d’agglomération) ! De quoi provoquer la colère de ceux qui ne trouvent pas d’appartement à louer. Le Conseil communautaire a voté, en novembre dernier, un «nouveau dispositif», comprenant une aide au financement des travaux de remise en état des logements et la création d'une cellule «logements vacants». Ces mesures viennent compléter les primes et subventions déjà existantes, comme le prêt à taux bonifié (de 0 à 1%) pour les bailleurs qui s'engagent à offrir des loyers conventionnés. De leurs côtés, les propriétaires sont réticents, bien souvent ils ne louent pas par craintes d’impayés. La
Canca s’est donné, cependant comme objectif la mise sur le marché locatif de 134 logements supplémentaires par an, sur son territoire.Le
Billet de Paul Barelli paraît dans le
Petit Niçois