La Danse Macabre de Martin Zimmermann a fait escale deux soirées au théâtre Anthéa d’Antibes dans une pulsion vitale et une agitation permanente.
THÉÂTRE ANTHÉA - La scène s’ouvre sur une décharge publique avec ses détritus d’où vont émerger, petit à petit, le personnage de la mort et trois autres personnages sans perspectives et sans avenir. Cette humanité cabossée s’agite, tombe, se relève, est bousculée dans cette sorte d’Algeco monté sur vérin qui balance de droite à gauche et dont les portes ne cessent de claquer, expulsant régulièrement ses habitants qui glissent et se retrouvent mêlés aux détritus. La musique violente, l’agilité et la souplesse époustouflante de ces personnages déglingués sont malgré tout du côté de la vie alors que la mort rôde alentour. Le spectacle, entre cirque, théâtre et danse, aborde avec humour la vie de ceux qui sont exclus, vivant dans les marges de la société. On sourit quand la jeune femme, interprétée par Methinee Wongtrakoon, se crée une robe de mariée avec les plastiques qui volent autour d’elle, et l’on rit franchement quand elle se drape dans un carton et mime un défilé de mode. Toute la vanité de notre société est résumée en quelques traits. Tarek Halaby endosse à la perfection son rôle de femme... à barbe, nous enveloppant de son chant désespéré et de sa gestuelle démesurée. Dimitri Jourde, clown effaré, nous estomaque de ses contorsions, en cherchant à vaincre l’instabilité de cette maison folle. Quant à Martin Zimmermann, silhouette filiforme, Mickaël Jacksonienne, il hante la scène, flairant ces vies déchirées. Si la désespérance est là sur la scène face à nous, Martin Zimmermann prend le parti du comique. Quand tout désespère, il vaut mieux en rire. Ces êtres s’agitent avec frénésie et sans but dans cet univers d’apocalypse et la mort attend. Un spectacle physique et métaphysique sur notre humanité.
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