À Nice, le tourisme rime avec Paul Augier et son épouse Jeanne qui ont dirigé le palace emblématique de la Promenade des Anglais, Le Negresco.

AUGIER PAUL 1912-1995 - L'histoire personnelle de Paul Augier semble étroitement liée à celle de l'Hôtel Negresco qu'il dirigea pendant plus de trente ans. A l'époque de son enfance, son père était déjà le médecin du personnel de l'établissement. Après le lycée, il monte à Paris pour y suivre de brillantes études supérieures. Diplômé de Sciences Politiques, il passe aussi un Doctorat en droit et exerce comme première profession le métier d'avocat en s'inscrivant au barreau de Nice. En 1937/38, il est un des promoteurs du projet d'ouverture, dans le cadre du Centre Universitaire Méditerranéen (CUM) d'un Institut d'études juridiques diplômant ouvert aux étudiants niçois. Pour réaliser ce projet qui reçoit l'accord de l'Université d'Aix-en-Provence et du ministre de l'Instruction, Paul Augier fait jouer ses nombreuses relations. Il sollicite notamment l'intervention de René Cassin* avec lequel il est en profonde sympathie. Pendant la Deuxième Guerre mondiale et l'Occupation, il adhère au Mouvement de Libération Nationale (MLN). Cet engagement lui vaut de recevoir la Légion d'Honneur, la Croix de guerre ainsi que la médaille de la Résistance. En septembre 1945, à 33 ans, il est le plus jeune élu au Conseil général des Alpes-Maritimes. Sous l'étiquette UDSR, il appartient à la majorité de gauche qui domine largement cette assemblée et représente le troisième canton de Nice jusqu'en 1951, date à laquelle il est battu par le candidat du RPF Léon Teisseire. De 1947 à 1953, Paul Augier siège également au conseil municipal de Nice aux côtés des Socialistes Jacques Cotta* et Thérèse Roméo*
• A partir du milieu des années 50, il se consacre en priorité aux affaires et entame une carrière de gérant dans le secteur hôtelier. En 1957, il devient l'administrateur du Negresco qui vient d'être racheté par le groupe financier de son beau-père. Grâce à un plan de modernisation et de rééquipement, il contribue à redonner à cet établissement de réputation déclinante un lustre qu'il avait assez largement perdu. Après le jumelage de Nice et de Yalta, Paul Augier semble faire de l'hôtel qu'il dirige la « plaque tournante » sur la Côte d'Azur de la politique d'amitié franco-soviétique et d'ouverture à l'Est que le fondateur de la Cinquième République appelle de ses vœux. Ainsi en 1964, le Negresco reçoit avec tous les honneurs Alexis Adjoubeï, le gendre du Secrétaire général du Parti Communiste de l'URSS Nikita Khrouchtchev. L'année suivante, Augier qui appartient à la mouvance gaulliste s'engage à nouveau directement dans la politique niçoise. Avec Jacques Baumel secrétaire de l'UNR et Pierre Pasquini député du Mouvement depuis 1958, il est un des éléments les plus actifs de la campagne du général Louis Delfino*. Son entregent et ses relations lui valent de présider le comité de soutien au « héros niçois » de l'aviation, candidat à la mairie de Nice et à la succession d'un Jean Médecin* déjà âgé que les fidèles du Général rêvent de déboulonner
• Le Negresco constitue le fleuron d'un « empire hôtelier ». Paul Augier dirige aussi des établissements de grande renommée à Paris et en Principauté de Monaco comme la Société des Bains de Mer. Il est à l'origine de la création de nombreux hôtels dans le Var, en Corse et à l'étranger (en Iran à Ispahan). Par ses compétences et son expérience, il fait partie de ces grands patrons qui dans les années 60 et 70 exportent le savoir-faire de la France dans le secteur de l'hôtellerie, de ces entrepreneurs qui assurent la promotion de l'industrie touristique française à travers le monde entier, des Etats-Unis à l'URSS en passant par les pays arabes. Sa nomination en 1969, en conseil des ministres, à la commission de développement économique régional (CODER) devenue par la suite conseil économique et social de la région PACA, consacre son rôle d'acteur et d'animateur de premier plan dans l'économie de la Côte d'Azur
• Le nouveau lycée hôtelier de Nice, construit dans la ZAC de l'Arénas, inauguré avant la disparition de Paul Augier, porte aujourd'hui son nom. La mort du directeur du Negresco le 2 octobre 1995 est signalée dans l'éphéméride du premier numéro de 1996 de la revue Nice Historique. Dominique OLIVESI"

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