Dernières semaines - Au Cœur de l’Abstraction, l’exposition estivale de la Fondation Maeght présente, du 2 juillet au 20 novembre 2022, une sélection d’œuvres issues de la Fondation Gandur pour l’Art.

FONDATION MAEGHT - Comme le rappelle Isabelle Maeght, la fondation a régulièrement rendu hommage aux collectionneurs dans ses expositions. Carte blanche a donc été donnée à Yan Schubert, conservateur de la Fondation Gandur pour l’Art (Suisse), qui présente cent vingt œuvres de cinquante-sept artistes français et étrangers ayant travaillé à Paris entre les années 50 et 80. Le commissaire a articulé son exposition en neuf sections thématiques qui présentent un panorama des différents courants de l’abstraction. Le visiteur peut voir que l’abstraction, au cours de ces quatre décennies, revêt différents visages. Le parcours chronologico-thématique permet d’appréhender les réflexions et les expressions des artistes d’après-guerre qui s’affranchissent de la tradition picturale et expérimentent de nouvelles formes d’art, qu’elles soient conceptuelles ou picturales. Paris est un lieu de liberté où les artistes s’autorisent à faire quelque chose d’autre que ce qui se fait aux États-Unis.
L’exposition s’ouvre avec la section Dialogues avec les œuvres de Georges Mathieu, Hans Hartung, Jean-Paul Riopelle, Pierre Soulages qui se caractérisent par la vivacité de la gestuelle des artistes.

Sam Francis Tokyo 1957

Arman, Allure d'objets 1958

Victor Vasarely, Maragnon-R, 1957-1961 et OB-Bleu 1956-1963

La salle Miró parle d’Échanges entre Europe et États-Unis, car de nombreux artistes ont fui la guerre en se réfugiant de l’autre côté de l’Atlantique, puis la paix revenue, les artistes américains sont, à leur tour, venus travailler à Paris.
Une section est consacrée aux Tendances géométriques. Les artistes, parmi lesquels Victor Vasarely, Ray Parker, Serge Poliakoff, Pol Bury, Alexander Calder ou Jean Tinguely, s’intéressent aux formes géométriques en deux ou trois dimensions.
La salle Chagall présente Expérimentations, une sélection d’œuvres qui montrent le besoin des artistes de trouver de nouvelles formes d’expression, autres que la toile, utilisant des matériaux bruts détournés de leur usage quotidien, des matériaux pauvres comme du fil de fer ou des bouts de bois. Jean Tinguely et Pol Bury créent des œuvres tridimensionnelles, Salvatore Scarpitta utilise le tissu, Manuel Rivera, le grillage, Mimmo Rotella, les affiches, le plâtre, etc, César provoque avec ses Compressions.

Manuel Rivera ,Estructura espacial 1958

César, compression « Sunbeam » 1961 (détail).

La salle Michel Guy traite des Matérialités. Et elles sont nombreuses tant les artistes s’emparent des objets de leur environnement aussi bien comme outils que comme matériaux. Christo, qui est au commencement de ses empaquetages, s’intéresse encore à la matérialité de la peinture en utilisant huile, craie, pigments de terre. Jean Dubufffet emprunte des feuilles à la nature ou du machefer à l’industrie pour ses œuvres.
La salle Kandinsky discute d’Épurements, quand l’artiste recherche l’essentiel comme Jean Degottex, influencé par les philosophies extrême-orientales, qui porte une réflexion autour du vide.
La salle Giacometti s’intéresse au mouvement Supports/Surfaces. Initié au tournant des années soixante-dix, le collectif regroupe des artistes novateurs, radicaux qui remettent en question les fondements mêmes de la peinture et veulent sortir l’art du musée. Bernard Pagès mêle le bois aux objets du quotidien (bouteille, étendoir...), Claude Viallat utilise les éléments (eau, feu). Daniel Dezeuze et Jean-Pierre Pincemin découpent la toile.
Interrogé sur sa collection, Jean Claude Gandur répond qu’il a toujours acheté avec ses yeux et son cœur et s’est intéressé aux artistes, français et étrangers, ayant vécu et travaillé en France. Il note qu’une fois que l’œuvre est exposée, elle ne lui appartient plus complètement.

Jean Degottex, Horsphère 30, 30 mars 1957

Claude Viallat, Sans titre 1972 et 1968/025, 1958

Au cœur de l’abstraction
Collection de la Fondation Gandur pour l’Art
2 juillet - 20 novembre 2022
Fondation Maeght
Commissaire invité : Yan Schubert, conservateur de la Fondation Gandur pour l’Art

Bernard Pagès arrangement branches et cadre grillagé 1969

Les 57 artistes exposés
Arman, André-Pierre Arnal, Martin Barré, Vincent Bioulès, Ernest Briggs, Alberto Burri, Pol Bury, Alexander Calder, César, Christo, Jean Degottex, Jo Delahaut, Marc Devade, Daniel Dezeuze, Noël Dolla, Jean Dubuffet, Francisco Farreras, Luis Feito, Lucio Fontana, Sam Francis, Raymond Hains, Simon Hantaï, Hans Hartung, Auguste Herbin, Gottfried Honegger, Piero Manzoni, Conrad Marca-Relli, Georges Mathieu, Henri Michaux, Joan Mitchell, François Morellet, Aurelie Nemours, Georges Noël, Jules Olitski, Bernard Pagès, Gérard Schneider, Joel Shapiro, Ray Parker, Jean-Pierre Pincemin, Serge Poliakoff, Judit Reigl, Jean Paul Riopelle, Manuel Rivera, Mimmo Rotella, Patrick Saytour, Salvatore Scarpitta, Alfons Schilling, Pierre Soulages, Nicolas de Staël, Antoni Tàpies, Jean Tinguely, André Valensi, Victor Vasarely, Emilio Vedova, Claude Viallat, Jack Youngerman, Léon Zack.

Yan Schubert, commissaire de l'exposition et conservateur de la Fondation Gandur pour l’Art, Jean Claude Gandur et Isabelle Maeght.

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