La Fondation Maeght présente, du 30 juin au 11 novembre 2018, une exposition consacrée à l’artiste belge Jan Fabre, iconoclaste, néo-baroque ou surréaliste.
FONDATION MAEGHT - Jan Fabre se définit comme un artiste de la concilience, un terme qu’il emprunte à Edward Osborne Wilson et sa théorie de la complémentarité des savoirs. Ses oeuvres s’inspirent de ce dialogue entre l’art et la science. Dans cette exposition intitulée « Ma nation l’imagination », on découvre son travail sur la pensée, les rêves, les imaginaires, on y voit des sculptures, principalement en marbre blanc, représentent des cerveaux, la partie la plus sexy du corps humain selon l’artiste. Quand il évoque son oeuvre « The Brain as a Heart », deux cerveaux dont un est traversé d’une flèche, il parle de coeur-cerveau, référence évidente aux coeurs traversés d’une flèche que l’on grave sur les arbres. Ses cerveaux sont tantôt associés à des animaux ou à des éléments de la nature, tantôt à des objets du quotidien ou des symboles religieux. La science est au coeur de sa réflexion et l’on peut voir des videos des entretiens qu’il a eu avec des scientifiques et notamment le neurobiologiste italien Giacomo Rizzolati. Jan Fabre raconte que, quand il était enfant, son père l’amenait dessiner au jardin botanique tandis que sa mère, une femme décrite comme plutôt fantasque, l’initiait au catholicisme mais aussi aux poètes Baudelaire et Vian ou lui faisait découvrir les chanteurs comme Piaf, Brel ou Brassens. Ses parents jouent un rôle important dans sa vocation.
Dans « Merciful dream », une interprétation de la Pietà de Michel-Ange installée avec quatre autres oeuvres monumentales sur un socle doré dans la cour Giacometti, il se représente en Christ, une main posée sur un cerveau tandis que la Vierge a le visage de la mort. Il est vêtu d’un costume mais a les pieds nus, un clin d’oeil aux Beatles et à la pochette de leur album Abbey Road, raconte-t-il.
Oeuvres monumentales (les gisants et les piétà) ou séries thématiques (hommage à Cousteau), Jan Fabre se vit comme un « guerrier de la beauté ». Toutes les oeuvres sont sculptées avec une précision scientifique faisant parfois penser à de l’art funéraire. Jan Fabre dit, d’ailleurs, que les cimetières sont les plus beaux musées du monde. Quand on l’interroge sur son hommage à Cousteau (une série de cerveaux surmontés de différents poissons), il explique que le cerveau est comme une Terra Incognita au même titre que les profondeurs de l’océan.
Revisitant le registre des vanités, il crée ses deux gisants qui représentent à la fois la neuroanatomiste américaine Elizabeth C. Crosby et le zoologiste et éthologue Konrad Z. Lorenz et son père et sa mère. La femme, jeune et belle, dont le visage est penché vers la droite, est enveloppée d’un linceul translucide. Elle fait penser à une héroïne shakespearienne ou une belle au bois dormant, entourée de papillons et d’insectes. Par opposition, l’homme est présenté dans un cercueil d’un réalisme troublant, même si un papillon st posé sur son front.
L’exposition présente également des dessins et études préparatoires. La Fondation Maeght, dont les salles « ont retrouvé la lumière » comme le souligne Adrien Maeght, nous invite à une audacieuse exploration du cerveau, cet organe que Jan Fabre interroge dans sa dimension spirituelle et corporelle.
Exposition Jan Fabre
Ma Nation L’imagination
Du 30 juin au 11 novembre 2018
Fondation Maeght
623, chemin des Gardettes
Saint Paul de Vence
Ouvert tous les jours
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