Roger Isnard nous a quittés le 24 juin dernier, au terme d'une vie tout entière consacrée à
Nice et à son Comté qu'il aimait passionnément. Né à
Nice le 31 mars 1926, c'était un enfant du quartier Vernier dont il fréquenta l'école primaire avant d'entreprendre une longue carrière à la Sécurité Sociale, commencée dès la Libération et qui s'acheva en 1986 après quatre années à la tête de l'
URSSAF 06. Il fut, aux côtés de
Roger Mei, l'un des fondateurs du syndicat
Force Ouvrière dans les
Alpes-Maritimes au sein de la section de la Sécurité Sociale. Il en resta l'un des principaux animateurs, nouant de forts liens d'amitié avec
André Bergeron notamment.
Mais
Roger Isnard demeurera avant tout l'homme des rues de Nice, le spécialiste, celui qu'avec son épouse Marguerite on consultait à tout moment, qu'on citait abondamment, souvent sans le nommer, celui qui connaissait la moindre ruelle de sa ville, savait la localiser, en donner les origines, l'histoire...
En 1981, lors du dernier Festival du Livre de Nice au Palais des Expostions, Roger Isard présentait "Voies de Nice", en compagnie d'Antoinette Franco, du Sourgentin. Photo Lou Sourgentin.
Cette passion, qu'il partageait avec Marguerite, se concrétisa dès la fin des années 1970 quand, collaborateur de la première heure de la revue culturelle niçoise Lou Sourgentin, il publia, en 1981, "Les voies de Nice", première version d'un livre qui, au fil des années, allait devenir un véritable best seller sous un titre désormais célèbre : Per carriera. La première édition, publiée par Serre Éditeur en 1983, réimprimée à l'identique quelques années plus tard, fut suivie de deux autres en 1995 et en 2003. Des quelque 200 artères urbaines étudiées dans "Les voies de Nice", on passa à 1769 (la totalité !) en 2003. Toujours avec son épouse, il publia un autre beau livre, aux Editions du Cabri, Sus lu barri, qui recense la quasi-totalité des plaques commémoratives fixées sur les murs de Nice pour lequel ils reçurent, en 1990, le grand prix littéraire du Comité des Traditions Niçoises. En 2007, enfin, ils publient le Nouvel almanach du Comté de Nice où ils se sont évertués à rencenser toutes les manifestations traditionnelles, les proverbes, les dates mémorables... propres à notre région.
Grand collectionneur de documents, c'est à lui qu'on s'adressait pour trouver une carte postale inconnue, une photo rare, un document précieux. Aussi saugrenue que soit la demande, il y répondait toujours avec entrain et gentillesse. Leurs amis proches se souviendront longtemps aussi de l'extraordinaire collection d'horloges et de pendules que Roger et Marguerite avaient constituée au fil des années et qui faisait leur fierté lorsqu'ils les recevaient.
Grand amateur de randonnée en montagne (qu'il pratiqua jusqu'à ce que les rigueurs de l'âge le lui interdisent), féru de botanique, il n'oubliait jamais de partager ses découvertes avec les lecteurs du Sourgentin dont il fut l'un des rédacteurs assidus. Membre de l'Academia Nissarda, du Comité des Traditions Niçoises et de plusieurs autres associations, il fut l'un des meilleurs promoteurs et défenseurs de notre culture.
Repose en paix, Roger : tu as bien mérité de notre petite patrie.
Les obsèques de Roger Isnard auront lieu mardi 30 juin 2015 à 10 h 15, en l'église Saint-Joseph, rue Beaumont à Nice.