PÂQUES NICE MENTON FÊTE - La Fête de
Pâques, qui commence dès la tombée de la nuit, le
Samedi Saint, connaît à
Nice et ailleurs, un rituel plus stéréotypé que celui des jours précédents. À l'affliction et au deuil qui ont marqué la
Semaine Sainte succède la joie de la
Résurrection. C'est le jour le plus important de l'année pour les
chrétiens : le
Christ est ressuscité d'entre les morts, annoncent les
Évangiles conformément aux prophéties de la
Bible. Dans le
Comté de Nice, le
clergé qui était jadis tenu à l'écart des cérémonies des jours saints, retrouve ses prérogatives traditionnelles et la liturgie y est pleinement respectée. Curieusement, c'est peut-être ici que transparaissent le mieux les réminiscences païennes : la bénédiction du feu, de l'eau, la triple acclamation de la lumière (Lumen Christi), ainsi que l'exorcisme des maisons peuvent être considérés comme des survivances de très anciens rites de passage. Mais depuis longtemps, l'autorité ecclésiastique a su les reprendre à son compte en donnant une nouvelle définition des symboles. Le
Samedi Saint reste avant tout «
lou jou de la gloria », toutes les cloches, « rentrées de
Rome », sonnent en même temps tandis que
tarabàcoula coucha carema et crécelles regagnent les placards des sacristies. Alors, on court à la fontaine, à la source proche, au robinet ; on se lave les yeux et le visage pour avoir santé et vue claire ; les marins plongent dans la mer, les enfants s'allongent par terre pour devenir grands. Dans le jardin potager, le cultivateur se hâte de mettre les graines de courge dans les trous pour que les potirons deviennent aussi gros que des cloches. On va remplir, à la cuve de l'église, des fioles d'eau sainte nouvelle et on la garde précieusement au logis pour se ménager le secours divin.
Avec la fin du
Carême, marqué par la sonnerie du "
Gloria", la bonne chère réapparaît sur toutes les tables : on entame le jambon préparé à Noël, on tue l'agneau ou le chevreau.
Les œufs restent cependant l'un des aspects les plus répandus des festivités pascales. Décorés de peintures, les mieux réussis sont offerts par le parrain à son filleul ou servent à la garniture du gâteau préparé par la ménagère.
Dans la région de
MENTON, on donne aux enfants des gâteaux en forme de panier (cavagnet) garnis d'œufs colorés en rouge (avec des pelures d'oignon et, plus récemment, des betteraves) marqués d'une croix en pâte.
Mais la "
chasse aux œufs", très répandue aujourd'hui, est une importation récente, tout comme les œufs et autres sujets en chocolat que l'on offre aux grands et aux petits. La précieuse fève était jadis une denrée bien trop rare pour être à la portée des populations.
Les jeux et les farces abandonnés depuis le
mardi gras réapparaissent aussi : à
MENTON et à
GORBIO, on envoie les enfants, panier en main, quérir la « clef de l'Alléluia ». Les gens les reçoivent aimablement et leur donnent des cailloux très lourds en les invitant à visiter le voisin.
À
MENTON encore, on joue « aux œufs » : les jeunes gens cognent les uns contre les autres les œufs qu'ils tiennent dans la main. L'œuf cassé revient au vainqueur qui a conservé le sien entier.
Quelques coutumes particulières peuvent aussi exister ça et là : Á
SAINT ÉTIENNE DE TINÉE, le dimanche de Pâques, le clergé distribue dans la rue de la cire pilée provenant du cierge pascal. Même tradition à
MENTON, où ce sont des morceaux du cierge que l'on distribue le lundi : accrochés derrière la porte de la maison, ils préservent de divers mauvais sorts…
Le
Lundi de Pâques met un terme au
Cycle Pascal. Mise à part la bénédiction des maisons dans certaines paroisses, et la distribution de Menton, il n'existe pas de trace d'un comportement particulier pour ce jour-là.
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