Avec la disparition, à l'âge de 90 ans, d'
Augustin Faraut, survenue samedi à
Nice, c'est toute une page de l'histoire de ces Niçois d'avant-guerre qui se ferme… La revue culturelle niçoise
Lou Sourgentin lui avait d'ailleurs consacré un article en 2005.
Né en 1921 à
Alexandrie (Égypte) où son père exploitait une entreprise de calèches, mais issu d'une famille aux solides racines niçoises et escarénoises, notre vieil ami
Augustin Faraut a largement participé aux vicissitudes de la Royale durant la seconde guerre mondiale. Engagé dans la Marine Nationale dès 1937 (il rejoint l'école des apprentis mécaniciens de Saint Mandrier après une scolarité au
collège de Bordighera (tenu par les Frères des Écoles Chrétiennes) il est d'abord affecté au fort Marigot puis embarque sur le croiseur Duquesne au début de l'année 1939.
Il participe à diverses missions avant de rejoindre… sa ville natale,
Alexandrie, pendant la "drôle de guerre". Bloqué dans le port par les Anglais au lendemain de l'armistice de juin 1940, le navire sera forcé de rester à quai jusqu'en mai 1943, date à laquelle il intègre les Forces Navales d'Afrique du Nord et rejoint Dakar via le Canal de Suez et le Cap de Bonne-Espérance. En septembre 1943, avec l'équipage du Duquesne, il participe au débarquement en
Corse puis le navire rejoint l'Atlantique.
Augustin Faraut quitte le Duquesne en juin 1944 pour être affecté à l'organisation des convois à Casablanca mais il refusera d'intégrer ensuite les Renseignements Généraux et, rentré à
Nice, il sera démobilisé le 15 août 1945.
Augustin Faraut (à gauche) à bord du croiseur Duquesne, au début des années 1940
De son séjour à
Bordighera, il avait ramené la passion de la musique : virtuose du saxo-ténor et de l'hélicon, il intègre la fanfare de l'Écho de la Chaumière, chère au coeur des vieux Niçois, tout en reprenant la librairie-papeterie fondée par son père à leur retour d'Égypte, entre
Riquier et le
port Lympia.