JUSTICE EVA JOLY - Lors de la conférence de presse qui a précédé, mercredi 3 mars, le meeting d’Europe Écologie à Nice Acropolis, Eva Joly, eurodéputée Europe Ecologie, ancienne magistrate, venue soutenir, en compagnie de Noël Mamère, son ex collègue Laurence Vichnievsky, tête de liste EE dans la région Provence Alpes Côte d'azur, a tiré à boulets rouges sur le gouvernement Sarkozy et sa réforme de la procédure pénale. De sa petite voix blanche, teintée d’un léger accent inimitable elle a dénoncé en termes très vifs une loi de circonstance seulement destinée d’après elle à blanchir des amis du pouvoir.
Se déclarant très en colère elle a considéré que la suppression du juge d’instruction «désarme la justice», «C’est une loi scélérate, indécente et antidémocratique» dont «le seul objectif est d’instaurer l’impunité contre laquelle Laurence Vichnievsky et moi même nous nous sommes battues.»
L’avant projet de réforme qui prévoit un raccourcissement des délais de prescription est, toujours selon l’eurodéputée, une aberration : «Vouloir raccourcir à 6 ans, à partir du moment où les faits ont été commis, le délai de prescription contre tous les délits cachés - abus de biens sociaux, abus de confiance, prise illégale d’intérêts - est stupide !». S’il advenait que cette réforme débouche elle prévient que les magistrats demanderont que soit rendue publique la liste des relaxés dont elle cite dans la foulée le nom de quelques uns : « Pierre Falcone, Jean-Charles Marchiani, Charles Pasqua et Gaston Flosse».
Lors du meeting Joly a appelé à un vote sanction contre ceux qui soutiennent de pareilles lois.