HSBC FALCIANI MONTGOLFIER SUISSE - Après avoir soutenu que la liste des évadés fiscaux était de «
sources légales»,
Éric Woerth mis à mal par les révélations du
Parisien - affirmant qu'elle venait d'une liste secrète de comptes bancaires extraite d'une base de données informatique volée à la
Suisse - a reconnu que l'ex-salarié français de la filiale genevoise de la banque britannique
HSBC, réfugié près de
Nice à
Menton, était bien «
une source » dont il a disposé pour la faire établir.
De la même façon
Éric de Montgolfier, le procureur de la République de
Nice - dont on disait que depuis juillet dans la plus grande discrétion, il avait décidé d’ouvrir une enquête préliminaire sur les comptes détenus par des Français de la région niçoise à partir des fichiers piratés par « RV », l’ex-cadre informatique de la
HSCB - après avoir déclaré «
Je n'ai aucun commentaire à faire sur ce dossier et je trouve irresponsable qu'on en ait fait » a finalement accepté de répondre aux questions de notre confrère de
Metro Côte d’Azur, Michel Bernouin.
Dans ces questions réponses on apprend que c’est en fait à la demande de la justice helvète que le procureur de la République de Nice a au départ pris des mesures contre RV,
Hervé Falciani, le responsable informatique en possession de datas "volés" à
HSBC Private Bank. Celui-ci, dit
Éric de Montgolfier, «
nous a remis du matériel informatique » puis lorsque «
nous avons constaté un système d’évasion fiscale (…) j’ai transmis les informations au fisc » et «
le 17 juillet, j’ai ouvert une enquête préliminaire pour 'suspicion d’origine frauduleuse de fonds' ».
Montgolfier affirme que l’affaire est considérable - «
Nous sommes tombés sur un gros morceau » - et qu’il y a beaucoup, beaucoup plus de 3000 noms sur ces listings qui ne concernent pas uniquement la
France.
Selon
Éric Woerth, qui dit avoir reçu le soutien de l’OCDE, le procédé est légal et pourrait être reproduit. Les autorités françaises justifient ainsi le vol de données commis chez
HSBC et avertissent la
Suisse que de tels incidents pourraient se multiplier si la confédération ne coopère pas davantage.
De son coté
Michèle Alliot-Marie, ministre de la Justice française, a indiqué jeudi que la
Suisse avait bien fait une demande d’entraide judiciaire concernant le vol de données bancaires à la banque
HSBC de Genève.
En
Suisse, pays dont les réactions sont traditionnellement toutes en retenues, on souligne que c’est le propre des États en grandes difficultés financières d’aller chercher par tous les moyens l’argent là où il est, et que cette affaire a surtout comme résultat de pousser, pour des raisons de sécurité, les établissements bancaires de la confédération à ne plus recruter des ressortissants français, même frontaliers.