SARKOZY VILLEPIN PRÉSIDENTIELLE - Pour Éric Ciotti, le président du conseil général des Alpes Maritimes, Dominique de Villepin «C'est quelqu'un qui s'agite, qui fait du bruit mais il n'est une alternative à rien. Il n'a aucune crédibilité dans la majorité». Même vu de Nice et du département le plus sarkozyste de France et même si Ciotti rajoute un bien définitif «on ne tire pas contre son camp», qui fait fi de certains agissements des sarkozistes de la première heure au temps de la Chiraquie, c’est un peu court.
Et il y a gros à parier que Villepin sera plus qu’un caillou dans la chaussure du maître de l’Élysée en offrant une alternative aux déçus, fond et forme, de la première moitié du mandat présidentiel.
Présidentielle 2012 : l’hypothèse Villepin
Il est connu qu’en France « un homme politique ne meurt jamais ». Cet adage s’applique t-il à Dominique de Villepin ? « Sarkozy m’a ressuscité ! », confiait l’ex-premier ministre au Nouvel observateur quelques jours avant la fin du procès Clearstream. «Il m'a offert une légitimité bien plus grande encore que celle des urnes. Je suis celui qui lui résiste. Le seul, le dernier. »
Pourtant, les Sarkozystes avaient clamé - le procès Clearstream fera tomber le masque du poète à la crinière argentée ! C’est un autre scénario qui s’est produit, la politique prenant le pas sur le judiciaire. Dominique de Villepin aura atteint son objectif: utiliser le procès, comme instrument de son retour dans la course de la présidentielle de 2012. Il s’est repositionné comme opposant et victime de Nicolas Sarkozy, mais aussi comme le rassembleur possible d'une frange de la droite déçue par les sorties de route du président de la République.
L’hypothèse Villepin est-elle suspendue au jugement que le tribunal correctionnel de Paris rendra le 28 janvier ? Dix-huit mois de prison avec sursis et 45.000 euros d'amende ont été requis contre l’ex premier ministre. La qualification retenue contre lui pourrait ne pas résister à l’examen. Le délit de "dénonciation calomnieuse" s’avère fort complexe: pour prononcer une quelconque condamnation, le tribunal doit être certain que le prévenu savait à 100% que les faits dénoncés étaient faux.
Les magistrats doivent donc être sûrs que l'ancien ministre était parfaitement au courant que les listings Clearstream, sur lesquels le nom de Nicolas Sarkozy a été ajouté afin de faire croire qu'il détenait un compte occulte à l'étranger, étaient des faux. La qualification de complicité de dénonciation calomnieuse par abstention retenue à l'encontre de M. de Villepin pourrait inciter le tribunal à se déclarer incompétent, et en jugeant, que son cas relève de la Cour de justice de la République (CJR).
« Ce procès ne bougera pas d'une ligne l'image de Dominique de Villepin. Qu'il soit condamné ou pas», a réaffirmé l'un de ses fidèles, le député de l'Essonne Georges Tron. Ce dernier, le 16 octobre, a suggéré sur France info qu’il soit candidat à la présidentielle de 2012.
Une chose est sûre : M. de Villepin apparaît aujourd’hui, largement, comme le « meilleur opposant » à Nicolas Sarkozy. Selon le baromètre OpinionWay-Le Figaro, l'ancien Premier ministre est cité par 16% des sondés (en hausse de 15 points). Très loin devant Ségolène Royal et Olivier Besancenot (8%), devant Martine Aubry, Marine Le Pen et François Bayrou (4%).
Dominique de Villepin s'est de nouveau présenté comme l'alternative de droite à Nicolas Sarkozy « Je fais partie de ceux qui se battent pour essayer d'offrir une alternative aux Français », a-t-il déclaré lundi sur RTL.
Du côté de l’Elysée, on affiche une certaine désinvolture quant à l’hypothèse de la candidature de l’ex premier ministre. « De Villepin : combien de divisions ? » raille un sarkozyste.
Paul Barelli