ESTROSI LA POSTE - Après avoir contesté maladroitement la «votation citoyenne» sur l’avenir de La Poste, refait faussement, sur France Inter, l’historique du processus de libéralisation dans lequel les responsabilités de la gauche et de la droite sont largement partagées, Christian Estrosi prend enfin la mesure du facteur émotionnel qui est la principale information de cette manifestation originale, finalement bien française par son inventivité manœuvrière. Qu’importe les conditions, deux millions de personnes qui s’expriment ne peuvent être traitées à la légère, voir ci-dessous le communiqué du groupe communiste de l’assemblée départementale signé par Jacques Victor, le conseiller général de Nice.
Changement de stratégie de communication donc pour le ministre chargé de l’Industrie qui prend acte «avec beaucoup d'attention de la démarche des Français qui, quels que soient le nombre réel de votants et les conditions dans lesquelles a été organisée cette « votation », ont tenu à exprimer leur attachement à ce grand service public qu'est La Poste», pour mieux rappeler selon lui l’enjeu de ce changement de statut résumé en un slogan : « Pour La Poste, le statu quo serait mortel » !
«Fortement endettée et enregistrant pour la première fois cette année une perte substantielle de chiffre d'affaires, La Poste va pourtant devoir jouer à armes égales avec ses concurrents européens dès le 1er janvier 2011. Comment va-t-elle pouvoir résister si rien ne change ? Et face à l'explosion d'Internet et au développement des échanges électroniques qui ont fait chuter les volumes de courrier de quasiment 10 % ces deux dernières années, qui peut imaginer priver La Poste des moyens de s'adapter à un changement d'époque aussi considérable?»
Comment financer ces changements nécessaires se demande le ministre, maire de Nice, puisque pour La Poste «avec son statut actuel, le seul moyen de se financer serait d'augmenter son endettement - qui atteint déjà près de 6 milliards d'euros ! - ou de demander à l'Etat une subvention, ce qu'interdisent les règles de concurrence européennes».
Pour Christian Estrosi la seule solution on s’en doute c’est la proposition gouvernementale : « faire une société anonyme à capitaux 100% publics, ce qui permettra à la Caisse des dépôts d'entrer au capital aux côtés de l'Etat avec, à la clé, une contribution au total de près de 2,7 milliards d'euros» avant de conclure en prophétisant que «Refuser aujourd'hui à La Poste les moyens de sa modernisation, c'est perdre la bataille de 2011. L'avenir de La Poste, des postiers et du service public postal en dépendent.»
Une dernière incise très politique, adressée au Parti Socialiste qui propose d'organiser un référendum d'initiative populaire sur le statut de la Poste, termine ce communiqué.
Christian ESTROSI se dit très «étonné que l'opposition méconnaisse à ce point la réforme constitutionnelle du 21 juillet 2008. En effet, le référendum d'initiative populaire n'a pas été conçu pour s'opposer à un texte déjà en cours d'examen au Parlement, mais pour permettre la discussion d'un texte de loi original issu des citoyens.»
Voilà donc identifié un terrain sur lequel on ne souhaite certainement pas s’engager.
Déclaration de Jacques VICTOR, au nom du groupe communiste au Conseil Général, sur la votation citoyenne relative au statut de La Poste
Vous avez dit « malhonnête » ? La très forte mobilisation constatée à l’occasion de la tenue d’une votation citoyenne sur l’avenir de La Poste, plus de deux millions de personnes, et le résultat sans appel où plus de 90 % des suffrages exprimés se prononcent pour le maintien du service public alarment les tenants du pouvoir au point de leur faire perdre les pédales. Il y a eu tout d’abord les manœuvres sans précédent des Préfets, sur ordre du gouvernement, attaquant les collectivités s’étant associées à cette initiative mais, devant son succès indéniable, se met en place une campagne de dénigrement de ce scrutin orchestrée par l’UMP. À l’heure où, après la fusion de GDF avec le grand groupe privé SUEZ, le PDG de Veolia vient d’être nommé Président d’EDF, les salariés et les usagers de ce qui fut un grand service public sont bien placés pour savoir quelle est la valeur de ces grandes déclarations et des promesses d’alors. Qui a peur de la démocratie dans ce pays ? Plus que jamais, la consultation des Français par la tenue d’un référendum national, comme les communistes le réclament de longue date, s’impose pour un enjeu de société aussi important ! Pour le groupe communiste |