Alors même que des plans sociaux se multiplient, après une période de stupéfaction les Français à l'annonce des primes considérables perçues par une minorité de dirigeants d'entreprises - provoquant des dégâts considérables pour l’image de l’ensemble du patronat, ce que ne semble pas avoir compris Laurence Parisot la présidente du Medef - sont passés aux franges de la colère. Nicolas Sarkozy ne pouvait rester sans réaction et après avoir constaté qu'on «ne peut pas faire boire un âne qui n'a pas soif» enclenche une action «pour garantir la justice sociale dans l'entreprise et une réflexion sur le partage de ses profits afin de moraliser la vie économique du pays».
L’opposition ne voit pas les choses sous le même angle; ainsi Roland Muzeau le porte-parole des députés communistes à l’Assemblée nationale trouve que «cette pseudo-intervention concernera un nombre très limité d'entreprises et (que) rien n'est envisagé pour récupérer les cadeaux faramineux déjà versés» et lapidairement estime que ce «décret prend les Français pour des imbéciles»; pour le président PS de la commission des Finances de l'Assemblée, Didier Migaud, conseiller de Martine Aubry pour l'économie et la fiscalité, il fallait passer par une loi. Le mode du décret a été choisi par besoin d’affichage devant les réactions de l’opinion, l'édiction de règles n’étant pas dans la culture de Nicolas Sarkozy, cela se traduit par une absence de contreparties exigées aux entreprises.
Reste de toute façon un problème considérable : la question des entreprises non aidées.