Pour qui serait tenté de croire à l'idéal olympique de Pierre de Coubertin, les événements et déclarations des ces derniers jours sont bien décevants. La publication surprise des 42 pages du très sévère et très contesté rapport de la commission d'évaluation du CNOSF sur Internet vendredi matin a glacé et fâché Pelvoux-écrins et Nice quasiment éliminés si l'on en croit les conclusions très claires : Nice candidature à risques, Pelvoux trop petit, trop modeste.
Sans rire, dans la foulée le CNOSF, bousculé par les critiques, déclarait qu'il ne fallait pas en prendre ombrage, que rien n'était joué et qu'il avait eu souvent des écarts, lors de votes précédents, entre le coeur et la raison.
Rassurant.
Mais le meilleur était à venir avec l'interview de Sérandour dans l'Équipe. Le président du CNOSF déclarait benoitement que les 45 membres du CA qui voteront ce matin peuvent se détacher de l'analyse technique de la Commission d'évaluation et pencher pour un choix affectif, tout en insistant quand même sur le fait que Nice avait vraiment exagéré en voulant faire croire que les sites de montagne étaient à 1h20 en bus de son aéroport international.
Et l'inénarrable Henri Sérandour concluait que de toutes façons le projet sélectionné n'avait que très peu de chance d'être retenu face à la ville favorite la Sud-Coréenne PyeongChang et que toute cette opération n'avait que l'intérêt « de montrer la volonté des collectivités territoriales et du sport français de vouloir organiser de grands événements » !
Par ces temps de crise voilà de quoi réjouir le cœur et le portefeuille des contribuables azuréens qui participent à cette grande machinerie pour déboucher peut être sur « l'organisation de Coupes du monde dans de nombreux sports d'hiver, événements dont la France n'est pas très riche » toujours selon Sérandour !
Cela a le mérite de la franchise.
Quant à Christian Estrosi, ancien sportif de haut niveau, il file la métaphore motocycliste, déclarant qu'à l'entrée de la dernière ligne droite il vaut mieux être troisième et avoir les autres en point de mire si l'on veut créer la surprise sous le drapeau à damier.
Voyons.
Et si nous héritions des Jeux Méditerranéens 2019 ?