Grâce à un procédé de filtration à base de membranes, elle rejettera en 2015 des eaux répondant aux normes « qualité de baignade » dans la baie de Lérins. Une partie servira même à arroser espaces verts et golfs qui l’entourent. L’efficacité du traitement sera illustrée par un bassin à poissons, une « pisciculture d’agrément » rendue possible grâce aux performances du traitement de l’eau par ladite ultrafiltration.
Les 20.000 tonnes de boues produites chaque année en sortie de centrifugeuse seront réduites, après séchage, à moins de 4.000 tonnes qui serviront d'engrais naturel. Équipée de 4.000 m² de panneaux solaires, la station produira jusqu’à 200 000 KWh/an, alors que des pompes à chaleur récupèreront les calories des eaux usées. En outre, un procédé évitera les nuisances olfactives du traitement des eaux, alors que le niveau sonore des installations sera inférieur à 40 décibels, soit celui perceptible dans une pièce calme.
Selon Jean-Pascal Darriet, directeur du centre régional de la Lyonnaise des Eaux, cette station cannoise sera la première à afficher un bilan carboneutre. Et deviendra la vitrine du groupe Suez… Le projet marque aussi la fin des hostilités entre les syndicats rivaux SIABC (Cannes, Auribeau, Roquette, Théoule) et SIAOM ( Mandelieu, le Cannet, Mougins et Pegomas). Et dans ce rapprochement politique, les maires Gilbert Pibou (Pégomas) et Richard Galy (Mougins) ont joué un rôle majeur. L’accord inspire aujourd’hui Bernard Brochand, député-maire de Cannes et président du syndicat unifié, qui constate : « Nous avions dix ans de retard. Avec cette station, nous aurons vingt ans d'avance… » Un député-maire qui en profite pour demander d’autres mobilisations autour de projets communs, comme celui du traitement des déchets qui devra trouver une solution d’ici 2009.
Michel Bovas
La Tribune Bulletin Côte d’Azur