CINÉMA MERCURY CG06 - Renaissance du 7e art à Nice : le rachat du
Mercury.Le paysage du 7e Art est en profonde mutation sur la
Riviera Côte d’Azur. Les cinéphiles ont appris avec satisfaction que le
Conseil Général des Alpes-Maritimes a décidé, pour éviter sa disparition, de racheter le
cinéma Mercury à
Nice. Situé sous les arcades de la
place Garibaldi depuis l’époque du muet où il s’appelait
Politéama, c’est un des temples du septième art niçois que l’Assemblée Départementale fait entrer dans le
patrimoine des Alpes-Maritimes.Acquis pour 1,13 million d’euros, le
Mercury fera l’objet de travaux de rénovation de sécurité et d’amélioration du confort. Il sera géré par les services culturels du
Conseil général qui auront pour mission d’associer fortement le milieu associatif en y développant des activités pédagogiques et de sensibilisation au
7e Art.Il est prévu de maintenir une programmation d’art et essai et la programmation des grands films d’auteur qui ont fait l’actualité cinématographique. «
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la nouvelle politique départementale en faveur du cinéma et de l’audiovisuel », a souligné
Christian Estrosi, président du
Conseil général. Elle s’appuie sur le circuit itinérant du cinéma, le fonds de soutien à la production cinématographique avec le
Centre National de la Cinématographie, une chaire universitaire sur le thème du cinéma avec l’
Université de Nice Sophia-Antipolis et l’Unesco.Le septième art devrait reprendre toute sa place sur la
Côte d’Azur. La question se pose, cependant, de savoir comment vont coexister, à
Nice, les salles traditionnelles du centre ville (
Pathé, Variétés), les salles art et essai (
Mercury, Rialto, Cinémathèque) et le fameux multiplex de l’
Arénas initié par le groupe
UGC Méditerranée (21 salles) qui doit ouvrir ses portes d’ici au plus tard deux ans.Déjà, fin 2005, la responsable des
salles Pathé qui gère également le
multiplex de Lingostière avait fait part de son inquiétude à
Nice Matin : «
Le multiplex de l’Arénas risque de faire baisser fortement la fréquentation des cinémas en ville ». La question mérite aujourd’hui encore d’être posée.
Thierry Duchène, directeur du
Rialto et du Variétés estime que pour la salle art et essai qu’il gère,
le Rialto, l’ouverture d’un multiplex à l’
Arénas ne devrait pas diminuer la fréquentation de ce cinéma de la
rue de Rivoli : «
le Rialto qui a ses fidèles, ses cinéphiles se porte bien, je ne suis pas pessimiste ».La clientèle des cinéphiles dispose également à
Nice de
l’Espace Magnan et de ses fréquentes projections art et essai sans oublier la
Cinémathèque municipale. Cette institution, à la programmation éclectique et toujours de grande qualité, doit, depuis plusieurs années, déménager d’
Acropolis dans l’ancien
cinéma Capitole du Vieux Nice que la municipalité a racheté. En attendant que ce projet se concrétise, la cinémathèque réunit toujours autant d’adeptes.Pour l’heure, il s’avère difficile de se livrer à des prédictions sur l’avenir du
cinéma à Nice. L’exploitation des salles, ici comme ailleurs en
France, s’apprête à subir une mutation inéluctable. Elle s’accélère en raison du développement des nouvelles technologies numériques.Aussi faut-il reposer le problème, commercialement incorrect, du tarif d’entrée des salles. Comment maintenir une fréquentation suffisante quand il est possible de télécharger des films récents et de les voir sur de vastes écrans plats dont les prix sont de plus en plus accessibles. Les professionnels assurent qu’il n’est pas possible de diminuer nettement les tarifs d’entrée des salles obscures.
Thierry Duchène, directeur du
Variété et du
Rialto précise que pour cette dernière salle : «
les prix s’échelonnent de 4,50 à 7,50 euros. Mais ce ne serait pas tenable d’établir un prix unique à toute heure de 5 euros ».Comment, cependant, ne pas s’interroger sur les raisons du succès de la huitième édition du printemps du cinéma (du dimanche 18 au mardi 20 mars). Pendant ces trois jours, la place de cinéma a coûté 3,50 euros dans toutes les salles de
France. À l’heure où nous écrivons ces lignes le bilan définitif de cette manifestation n’est pas connu mais elle s’annonce comme un succès dans le droit fil de l’édition de l’an dernier. Le printemps du cinéma avait attiré 2,6 millions de spectateurs, un record depuis sa création.
Paul Barelli Billet du Petit Niçois