MUSÉE|ARTS ASIATIQUES - Le
vendredi 20 octobre 2006 à 19 heures, le
musée des Arts asiatiques présentera, dans le cadre des rendez-vous mensuels des
Vendredis de l'Asie,
Alap et raga, autour de
Ashok Pathak, surbahar et sitar,
Sanju Sahai, tabla,
Priya Darshani Pathak, tanpura.
Depuis l’aube des temps, la musique constitue un des joyaux artistiques de l’
Inde et les instruments qu’on voit jouer par des divinités ou des danseuses célestes sculptées dans la pierre des temples témoignent de leur ancienneté.
L’inventivité des artistes indiens a fait naître des instruments autochtones et leur a permis d’en intégrer d’autres empruntés aux cultures voisines, ou déposés par les vagues successives de migrations et d’invasions, en les adaptant à l’art musical en vigueur à telle ou telle époque. Il en résulte une diversité qui se déploie dans l’espace et dans le temps. C’est ainsi que la musique du Nord, dite hindoustanie, reflète l’apport islamo-persan de savants artistes vivant à la cour de princes lettrés, esthètes et mélomanes exigeants. On attribue l’invention du sitar (du Persan sehtar, 3 cordes) à
Amir Khusrau, prestigieux musicien des sultans
Khilji et Tughlak de Delhi au XIIIe siècle. S’inspirant de l’ancienne vina d’origine indienne, il en développa l’acoustique pour donner au grand luth emblématique de la musique indienne d’immenses possibilités mélodiques et rythmiques, que le sitariste met en œuvre avec le soutien du pakhavaj ou du double tambour tabla et du luth bourdon tanpura.
Le sitar comporte : une caisse de résonance faite d’une courge à fond aplati, un long et large manche en bois portant 16 à 22 frettes de métal ajustées par des ligatures de boyaux de telle sorte que le musicien puisse les faire glisser afin de produire les intervalles de l’échelle musicale souhaitée ; au-dessus, des cordes mélodiques dont le nombre a varié de 3 à 7 avec deux cordes latérales chikari assurant le bourdon rythmique que le joueur fait vibrer avec un plectre fixé à son index ; sous les frettes court un réseau de cordes sympathiques accordées à l’échelle de la mélodie.
Dans la lignée du sitar est né, au XIXe siècle, l’imposant surbahar, instrument fascinant que son inventeur présumé,
Omrao Khan, a muni de cordes épaisses produisant des sonorités graves et profondes qui font merveille dans le répertoire dhrupad, le plus classique de la musique hindoustanie et lieu privilégié de l’improvisation alapana.
Ashok Pathak, également sitariste hors pair, compte aujourd’hui comme l’un des très rares maîtres du surbahar, instrument « d’une grandiose solitude » dont la musique se distingue par son caractère retenu et méditatif. Dès les premières notes de l’alap aux résonances d’une longueur insoupçonnée, l’auditeur est enveloppé par le son, les glissements imperceptibles des notes font ondoyer des couleurs changeantes, les séries d’harmonies générées par les cordes sympathiques formant un halo sonore qui vient étoffer la mélodie des cordes principales. Introspection, finesse et poésie caractérisent le jeu d’Ashok Pathak qui ne joue jamais en force et dont le style musical confine à une forme d’incantation.
Alap et raga Autour de
Ashok Pathak, surbahar et sitar
Sanju Sahai, tabla,
Priya Darshani Pathak, tanpura
VENDREDI 20 OCTOBRE 2006 – 19 HEURES Les réservations pour assister à ce spectacle se font par téléphone au 04.92.29.37.02.
Le prix d’entrée, qui inclut également la visite du musée, est de 10 €.