ÉGLISE VOEU NICE - Durant l'hiver 1831-1832, devant la menace d'une épidémie de choléra morbus, qui se développait en France, les consuls de Nice prirent toutes les mesures médicales possibles : cordon sanitaire sur la
frontière du Var, isolement des voyageurs, interdiction des rassemblements, assainissement régulier des lieux et édifices publics, nettoiement des voies... Puis, le 11 avril, on décida de faire adopter un voeu plaçant la
Ville de Nice sous la protection de la
Madone des Grâces, en quelque sorte après avoir constaté que tout ce qui était humainement possible avait été fait, et qu’un surcroît de protection n’était pas à négliger. Ce fut fait le 25 avril, en séance solennelle, au palais communal de la
place Saint-François (aujourd’hui bourse du travail).
Le voeu prescrivait que la
Ville de Nice s’engageait à construire une église nouvelle consacrée à la
Madone des Grâces, et à célébrer chaque année le souvenir de cette intercession dans une procession solennelle conduite par les dirigeants de la municipalité.
Le choléra épargna la ville, et les
Niçois oublièrent leur voeu, coûteux il est vrai. Mais pour peu de temps. En 1835, l’épidémie revint, et cette fois franchit le Var, infestant
Nissa. La population et le Conseil se remémorèrent le voeu, et le processus de construction fut entamé.
Initialement conçue par l’architecte
Vernier pour orner l’actuelle
place Masséna, la construction de l'église
Notre-Dame des Grâces se heurta à de nombreux obstacles : résistance du propriétaire des terrains, inondation du site choisi par une crue du fleuve
Paillon entraînant une forte augmentation du devis initial…
Finalement, le roi annula l’opération et choisit un autre lieu : le jardin du consul
Audiberti de Saint-Etienne, un nouvel architecte : le chevalier
Mosca, et confia la mise en œuvre à une « Commission royale » de cinq membres en 1839. Mais il ne fallut pas moins de douze années pour que l’église soit ouverte et bénite par
Mgr Galvano, le 15 août 1852.
Depuis, chaque année, au début de l’été, le
Maire de Nice renouvelle le voeu de ses prédécesseurs et conduit la procession.