FERRANDEZ BD BANDE DESSINÉE JAZZ - Jacques Ferrandez auteur de nombreuses bandes dessinées, dont le fort bien vu «
Arrière pays », petites chroniques typiquement
haut pays niçois, a une passion certaine pour
le jazz. Si vous-même traînez vos guêtres dans les caves enfumées de la
Riviera azuréenne, vous avez pu l’entendre sinon le voir, caché qu'il est par la silhouette digne d'un corps de femme de son gigantesque instrument, faisant le boeuf de la crèche avec quelques amis musicos.
Amateur de jazz donc et contrebassiste la nuit, il avait déjà signé avec
Patrick Raynal, un autre personnage peu recommandable de la scène niçoise, «
Nostalgia in Times Square » chez
Futuropolis et un portfolio «
Blues histoire en bleu », sans oublier l’oublié «
Paris jour et nuit », le collector absolu, un livre disque rarissime. Ces trois opus avaient en commun l’univers nocturne des musiciens.
Cette fois il s’attaque à une icone, the «
prince of darkness » lui-même,
Miles Davis, pour
BD Jazz une collection de coffrets long box consacrés aux plus grands musiciens de jazz du XXe siècle. Chaque coffret présente un musicien dont vous découvrez, en une bande dessinée d’une vingtaine de pages, une tranche de vie emblématique et deux disques compacts reprenant ses meilleurs instants musicaux.Samedi de 15h à 18h,
Ferrandez, qui ne sera pas présent à la grand-messe médiatique de
la BD d’Angoulème 2006, dédicacera son dernier album de la série carnets d'Orient, «
La fille du Djebel Amour », éditions Casterman au
BD Fugue Café de Nice.
MILES DAViS le slalomeur inspiré
Miles, LE trompettiste, pur produit du bebop naissant au milieu des années quarante, allait infléchir sa trajectoire vers un jazz plus « cool » à la fin de ces mêmes années, pour revenir vers les racines profondes du jazz (le blues) au début des années cinquante. Racines dont il s’éloigna pour négocier en tête le virage de la modalité quelques années plus tard, avant de prendre le train de l’électricité à la fin des sixties, puis de s’affirmer comme le leader incontesté d’un certain
jazz-rock ce qui lui vaudra ce statut d’authentique icône auprès du grand public.Ces deux CD et la BD ont pour ambition de donner un coup de projecteur sur une période essentielle de la vie artistique de
Miles, celle de l’accession à la maturité : chacun des titres sélectionnés est un joyau exemplaire de la manière unique dont Miles, dès cette époque, domine et pétrit la matière sonore pour créer un univers musical à nul autre pareil.
Ferrandez nous montre l’arrivée dans le
New York de l’automne 1944 du jeune Miles, débarquant de East St Louis Missouri, expédié par son dentiste de père à la
Julliard School of Music et comment Davis, qui passe beaucoup plus de temps dans les clubs de la 52e rue qu'à ses études, est amené à remplacer dans l’orchestre de
Charlie Parker un certain
Dizzie Gillespie.
Jacques Ferrandez dessine cet épisode avec sa technique habituelle du croquis poussé et aquarellé, soutenu ici par des aplats noirs, fort noirs, puisque l’histoire l’exige.