Portrait apocryphe (et imaginaire !) d’Anita Garibaldi, par Girolamo Induno (1885). Rome, Museo Nazionale del Risorgimento.
Laguna (État de Santa Caterina, Brésil) : la maison d’Anita. Photographie Elma Sant Ana.
Aninhas, dite
Anita,
Ribeiro de Silva est née en 1821 à Morrinhas, dans la province de Laguna, au Brésil. A quatorze ans, elle épouse Manuel Duarte de Aguiar, un loyaliste qui s’engage aux côtés de l’empeureur du Brésil. C’est elle qui fera la conquête de
Garibaldi : le 23 octobre 1839, son mari étant parti à la suite des troupes impériales, Anita se laisse «enlever» par le jeune révolutionnaire. A partir de 1840, elle partage la vie guerrière du Héros des Deux Mondes.
Le 16 mars 1840, Anita met au monde le premier fils de Garibaldi, prénommé Menotti en souvenir du révolutionnaire pendu à Modène en 1821. Anita, l’amour de la vie de Garibaldi, meurt le 4 août 1849 à Ravenne, enceinte de six mois, lui laissant trois enfants : Menotti né en 1840, Teresa née en 1845 et Riciotti né en 1847. Une petite Rosa, née en 1842, est morte à l’âge de deux ans.
Devenu veuf, de nombreuses femmes vont alors traverser sa vie. Lors de son voyage à Londres en février 1854, la comtesse
Maria Martini della Torre se jette littéralement dans ses bras. Mais c’est avec l’aristocratique
Emma Roberts, veuve anglaise romantique, que se “fiance” l’aventurier. Emma est souvent accompagnée d’une amie,
Jessie White, jeune fille vive qui épousera
Alberto Mario, patriote de tendance mazzinienne. Jessie White a entrepris d’écrire une biographie de Garibaldi.
Toutefois, les préférences du Niçois vont souvent vers des femmes de condition plus modeste : c’est ainsi qu’arrive de Nice, en 1856,
Battistina Ravello, tout juste âgée de quinze ans. Elle accepte la vie de Caprera, et même l’arrivée d’une nouvelle conquête dans le cœur de son idôle : en 1857,
Maria Speranza von Schwartz (qui manie la plume sous le pseudonyme d’Elpis Melena) débarque sur l’île pour faire connaissance avec le “Grand Garibaldi”. Mais celle qui devient vite “Speranza mia” écartera la demande en mariage qu’il lui adresse. La suite de leur aventure se borne à quelques rencontres et à des échanges de lettres. En 1859, à Caprera, Battistina Ravello donne à Garibaldi une fille,
Anita Ravello.
Le 1
er juin 1859, lors de l’offensive contre les Autrichiens, Garibaldi rencontre la jeune et jolie
Giuseppina Raimondi, fille du marquis Raimondi, un ardent mazzinien. La longue période d’inaction qui suit l’armistice de Villafranca est propice à la vie sentimentale : le 24 janvier 1860, il épouse près de Côme Giuseppina, de 34 ans sa cadette.
Par malheur, il apprend le jour même que sa jeune épousée a toujours deux amants et qu’elle est enceinte?: il la répudie, et se réfugie à Caprera… où il retrouve Battistina !
C’est pour s’occuper des enfants de sa fille Teresita que, en 1866, Garibaldi a fait venir du Piémont
Francesca Armosino. Devenue sa maîtresse, elle lui donnera trois enfants :
Clelia, née en 1867,
Rosita née en 1869 et
Manlio né en 1873. Il ne pourra l’épouser qu’en janvier 1880, le mariage de 1860 avec la Guseppina Raimondi étant enfin annulé.