Carte du théâtre des opérations de Garibaldi en Amérique du Sud. In Jessy White-Mario, Garibaldi et son temps, Paris, 1884.
Le 17 août 1835,
Joseph Garibaldi quitte
Marseille à destination de
Rio de Janeiro, sur un brigantin nantais, le «Nautonier», capitaine Beauregard. Il y arrive fin décembre ou début janvier avec l’intention de s’y installer, bien accueilli par l’importante communauté italienne. Le
Brésil, qui s’est séparé du Portugal en 1822, est dirigé par l’empereur Pedro II. En septembre 1835 éclate la révolution «faroupille» et, le 6 novembre 1836, le sud du pays fait sécession et devient un état républicain, la République du Rio Grande do Sul, dirigé par Bento Gonçalvès. Garibaldi, qui ne cache pas ses sympathies pour les rebelles, s’engage à leurs côtés.
Garibaldi, à bord de la chaloupe Mazzini, capture la Luiza. In G. Sacerdote, La vita di Giuseppe Garibaldi, Rizzoli, Milan, 1933.
A peine une semaine après la proclamation de l’indépendance, le commandant de l’armée riograndaise lui confère le grade de premier lieutenant et le charge de mener une guerre corsaire contre le puissant Brésil. Il lui faudra plusieurs mois avant de pouvoir armer un premier «navire», la chaloupe Mazzini sur laquelle il prend la mer le 7 mai 1837. Dès le lendemain, il parvient à prendre un petit bateau ennemi avant de capturer la Luiza le 11 mai. Rebaptisée Mazzini, il harcèle les Brésiliens mais il est blessé le 15 juin, il ordonne la retraite et remonte le fleuve Parana jusqu’à la ville de Galeguay où il est opéré.
Garibaldi arrêté par le colonel Milan, en janvier 1838. Tempera de Tancredi Scarpelli, Milan
Arrêté par les autorités brésiliennes, torturé, il parvient à s’enfuir et rejoint Montevideo, en Uruguay. Aux côtés de Bento Gonçalves, il est nommé commandant de la marine du Rio Grande do Sul le 1er septembre 1838 et livre plusieurs combats. Bloqué à l’intérieur du chenal, il fait transporter ses deux grosses chaloupes par voie terrestre afin d’atteindre la haute mer.
Garibaldi, torturé par le colonel Milan, lui crache à la figure. Gravure colorée d’Eduardo Matania.
En juillet 1839, pris dans une tempête, il fait naufrage et doit rejoindre par terre son second navire, la Seival, avec lequel il participe à la prise de Laguna, dans l’État voisin de santa Caterina, le 22 juillet 1839. C’est dans cette ville qu’il va faire la connaissance d’Anita, le 10 août 1839, une jeune et jolie veuve agée d’à peine 18 ans avec laquelle il se met en ménage à la fin octobre. Dès lors, Anita sera quasiment toujours présente à ses côtés, recevant le baptême du feu à Imbituba, prenant une part active à la bataille d’Intarni. Partout, le Brésil a le dessus, et le Rio Grande, miné par des luttes intestines pour le pouvoir, est en pleine déconfiture.
La première rencontre entre Anita et Giuseppe. Gravure d’Eduardo Matania
En janvier 1840, Anita est capturée par les Brésiliens mais obtient sa libération et peut rejoindre
Garibaldi. Un dernier combat, terrestre, a lieu le 16 juillet 1840 :
Garibaldi tente, sans succès, d’enlever la forteresse de Sao José do Norde qui menace la ville de
Rio Grande. Anita lui donnera un premier fils le 16 septembre 1840, à San Simon de Mostardas, qu’il prénommera
Menotti, en hommage au révolutionnaire italien mis à mort en 1831 à Modène. Le 28 septembre, à peine relevée de couches, elle part à cheval, portant son fils dans les bras, prévenir son compagnon de son arrestation imminente par les troupes brésiliennes qui arrivent en force.
Quelques jours après, le
Rio Grande do Sul est contraint de déposer les armes. Son armée est dissoute. Comme salaire pour ses valeureux services,
Garibaldi reçoit un troupeau de 800 bœufs qu’il décide de convoyer jusqu’à
Montevideo où il a l’intention de s’installer. Mais la douloureuse traversée du
Mato Grosso et des régions qui le séparent de la capitale uruguayenne aura raison de son capital et c’est sans un sou vaillant qu’il arrive à Montevideo en mars 1841. En
Uruguay, le Héros des Deux Mondes va forger sa légende !
Garibaldi et le troupeau de bœufs qu’il reçut pour salaire. Gravure d’Eduardo Matania
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