C'est au cours du second millénaire que s'imposent dans de nombreux pays européens les langues dites romanes, toutes nées de l'altération du bas latin.
La présence de pouvoirs politiques forts feront, au XVe siècle, du castillan la langue de l'Espagne, du florentin la langue italienne et du dialecte de l'Ile-de-France -le francien- la langue du royaume de France. Dans le sud, l'impossibilité de domination de l'un des pouvoirs en place sur ses voisins laisse se développer toute une série de parlers, en Languedoc, en Auvergne, en Limousin, en Provence et bien évidemment, en Pays niçois. Ces variétés dialectales, issues elles aussi du bas latin, sont aujourd'hui langues à part entière.
Ainsi en est-il de la langue niçoise, avec sa littérature et ses auteurs (Pellos, Fulconis, Rancher, Guisol, Eynaudi, Giordan, Nicola, Gag, Nathiez…), la relative fixation de la transcription graphique (à quelques variantes prés), la morphologie et la syntaxe établies par plusieurs travaux de grammairiens, son lexique et surtout, par son état actuel.
Comprise et parlée par quelques dizaines de milliers de personnes, elle fait, à l'heure actuelle, un retour en force sur le devant de la scène culturelle du Pays niçois. Utilisée dans la signalétique des villes et villages, employée au cours de manifestations culturelles, elle est enseignée dans de nombreux établissements scolaires et universitaires.
Son développement, associé à une quête légitime d'identité culturelle et à une mise en évidence de la spécificité niçoise, se mesure à sa production actuelle. Les textes et les écrits que l'on trouve régulièrement dans la revue culturelle "Lou Sourgentin" et même dans le quotidien local "Nice-Matin", les chants et les productions musicales comme celles du "Corou de Berra", les créations théâtrales du "Rodou nissart" et du "Théâtre niçois de Francis Gag"… font de la langue niçoise le signe culturel fort de l'espace niçois.