Jean Dibagnette et La Busca se rendent alors dans la ferme et découvrent un homme d’une quarantaine d’années qui répond avec réticence à leurs interrogations.
Ils le menottent sans ménagement et le conduisent jusqu’à l’auberge de Costa.
Ils l’enferment dans le petit cagibi sous l’escalier et se relaient pour en surveiller la porte toute la nuit.
Le lendemain, ils le tirent de sa prison improvisée et le font asseoir sur la petite chaise paillée derrière la table.
Les deux gendarmes se mettent face à lui.
— Nous avons tout notre temps, on sait que c’est vous qui avez tué votre père.
Il leur fallu près de dix heures d’interrogatoire pour qu’il avoue enfin.
Il faut dire qu’entre temps, d’autres gendarmes avaient découvert dans la petite ferme, sous une pile de linge, une quinzaine de très anciennes pièces d’or.
Quelques pièces qui étaient le mobile d’un crime atroce.
— Oui, c’est moi qui ai tué mon père. Je l’ai fait à cause du trésor. Je l’avais vu gamin, sous le dallage de la cuisine, là où il transformait le bois en petite buchettes pour allumer sa cheminée. Il le gardait là, bien caché, sans en avoir jamais dépensé une seule pièce. Et moi, je me crève de faim avec douze moutons, mon mulet, et un petit jardin. Un jour je lui en ai demandé un peu à ce vieil avare. Mais rien à faire. « Tu ne peux pas savoir ce qu’il représente cet or » me disait-il. Alors que moi je manquais de tout. C’est alors qu’il a jouté « et si un jour on me vole, je saurai que c’est toi et je n’hésiterai pas à te dénoncer aux gendarmes pour que tu ailles en prison ». Comprenez que je n’avais pas d’autre solution que de le tuer.
— Et toute cette mise en scène de lettres anonymes elle est de vous ?
— Bien sûr, je suis la seule famille qu’il avait, tous les autres sont morts, vous auriez tout de suite pensé à moi, alors qu’avec ces lettres !
Et c’est vrai qu’il avait été à deux doigts de réussir son coup avec son raisonnement tordu pense Dibagnette. Mais, ca n’explique pas tout. D’où pouvaient provenir ces pièces d’or qu’il avait décidé de ne pas toucher. Je ne vois qu’une personne au village capable de nous l’expliquer.