Dominant la mer à 365 mètres d'altitude au dessus de Menton, Castellar se situe à la frontière historique de trois anciens territoires : le Comté de Nice, dont il fait partie intégrante, la principauté de Monaco à laquelle Menton et Roquebrune appartenaient jusqu'en 1848, et la République de Gênes annexée au royaume de Piémont-Sardaigne en 1815.
Le village, perché sur le versant ouest du vallon du Carei, a toutes les caractéristiques des villages perchés du littoral méditerranéen. Fief des comtes de Vintimille dès le Moyen-Age, son destin suit celui de la puissante famille des Lascaris. Son membre le plus éminent, Jean-Paul Lascaris de Castellar, grand-maître de l'Ordre de Malte, y naît le 28 juin 1560. Le village a été reconstruit à son emplacement actuel, la colline de Saint-Sébastien, à partir de 1435 grâce à un accord entre la communauté et son seigneur qui fixait des règles d'urbanisme très précises pour l'époque. Très touché par l'exode rural (786 habitants en 1861, 344 en 1962), le village, doté d'une situation et d'un climat exceptionnels, reprend vie depuis quelques années (833 habitants en 1999).
Quitter Nice par l'autoroute A8 en direction de Gênes et sortir à Menton. Au carrefour de la bretelle de l'autoroute et du CD 2566 (Menton-Sospel) on peut, soit emprunter à gauche le CD 2566 sur 4 km et atteindre Castellar par la route de la Condamine (33 km), soit rejoindre le centre de Menton en prenant le CD 2566 sur la droite, accéder au centre-ville et continuer jusqu'au boulevard de Garavan. Quitter Menton par le CD24 en direction de Castellar (36 km).
Le village
La convention passée en 1435 entre le seigneur et la communauté a fortement marqué la disposition du village bâti le long de deux rues parallèles et entouré d'une enceinte fortifiée dont de nombreux vestiges sont encore visibles, notamment dans la rue Arson. La rue Garibaldi suit le tracé des anciens remparts, détruits en 1747 lors de la guerre de succession d'Autriche. De nombreux passages voûtés conservent un aspect médiéval très accentué à la localité. De la place Georges Clémenceau, on jouit d'un superbe panorama sur la Côte d'Azur.
L'église paroissiale Saint Pierre :
Construite au XVIe siècle, à l'extrémité du nord du village sur l'emplacement d'un édifice plus ancien, elle a été récemment restaurée. Façade baroque à pilastres et beau clocher à bulbe couvert de tuiles vernissées polychromes. Intérieur à une seule nef, décor baroque. Noter les beaux stucs de l'autel du Rosaire. L'église renferme quelques toiles des XVIIe et XVIIIe siècles. Le maître autel se trouvait primitivement au sud. Il a été transféré à l'opposé en 1844, lors de la construction de l'abside qui l'abrite aujourd'hui. En 1887, l'édifice résista au tremblement de terre mais la chapelle funéraire des Lascaris, dédiée à Saint-Jean-Baptiste, fut totalement détruite.
Le Palais Lascaris :
L'ancienne demeure des seigneurs du village s'élève dans la rue de la République. Remontant au XVe siècle, il a été partiellement détruit par le tremblement de terre de 1564. Récemment restauré, son dôme à tuiles vernissées polychromes attire le regard. L'ancienne salle des gardes est encore visible, à l'entrée.