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3 Chapelle des SS Louis-de-Gonzague et Honoré Évêque chapelle corporative des boulangers C'est en 1696 que cette chapelle, auparavant dédiée à saint François-Xavier, reçut le patronage conjoint de saint Honoré, évèque d'Amiens (vécut vers 600, fête le 16 mai, à ne pas confondre avec saint Honorat, fondateur du monastère de Lerins et évèque d'Arles) et de saint Louis-de-Gonzague (1568-1591, canonisé en 1726, fête le 21 juin). Mais on peut constater que toute la thématique décorative est concentrée autour du premier, ce qui laisse penser que la vocation corporative de la chapelle primait sur la protection du saint jésuite. Le tableau central figure La communion de saint Honoré, épisode miraculeux de l'histoire du saint : au moment de communier, Honoré vit le Christ en personne lui donner l'hostie, le Pain de l'Eucharistie, ce qui expliquerait pourquoi il est devenu le patron des boulangers. A la voûte sont représentés d'autres épisodes de la vie du saint. Au sommet du rétable, noter les deux angelots soutenus par des corbeilles d'où dépassent des gerbes de blé. On peut voir, disposés autour du retable central, des cadres contenant des ex-votos d'argent figurant un coeur, parfois un membre (en remerciement d'une intercession ayant permis de le sauver) ou parfois un poisson (en grâce d'une pêche particulièrement abondante). Les plus précieux d'entre eux sont conservés dans le trésor de l'église, visible dans la sacristie.
La chaire Au pilier latéral de la chapelle est appuyée la chaire. L'élément décoratif le plus frappant et conçu comme tel, dans l'esthétique baroque de l'effet, est ce bras vêtu et proportionné qui en jaillit, tenant fermement une croix par ailleurs amovible. Il permettait au prêcheur de galvaniser son auditoire par la parole ou le geste, et de brandir la croix. Le vêtement du bras est bien sur la soutane noire des Jésuites. A Nice, on retrouve cette spectaculaire mise en scène sur la chaire de la chapelle des Pénitents rouges du Saint-Suaire et de la Sainte-Trinité.
4 Le chœur Délimité par une balustrade polygonale, il est orné d'un autel de marbre surmonté d'un remarquable crucifix. Le tabernacle est orné, sur sa porte, du pélican. Le grand tableau central qui le surmonte représente Jésus guérissant le paralytique. A droite de l'autel, un autre tableau figure Sainte Elisabeth de Hongrie entourée de deux Pénitentes grises : la sainte y est représentée faisant l'aumône. La confrérie des Pénitentes grises avait une chapelle dans l'église, puis dans le voisinage. A gauche, on reconnaît Les ames du Purgatoire, avec l'intercession d'un saint jésuite. Derrière l'autel sont disposées les stalles des Jésuites, à l'époque où l'église était desservie par eux. A noter, dans l'axe de l'allée centrale, la trappe de marbre qui donnait accès aux tombes disposées dans le sous-sol de l'église.
5 La sacristie Dans son vestibule, aux voûtes d'arête intéressantes, se trouve une Mort du saint Joseph (XVIIe siècle). A droite s'ouvre la porte qui conduit à l'ancien cloître et, par des escaliers intérieurs, rejoint le couvent. La sacristie est remarquable par son plafond, typique de la décoration baroque par l'agencement des voûtes et des médaillons décoratifs, ainsi que par l'usage des couleurs. Elle est meublée de stalles provenant de la première église Saint-Jacques (aujourd'hui Annonciation / Sainte-Rita) transférées ici en 1806 et portant donc le «chiffre» des Carmes, qui desservaient cette église («CART»). D'autres portes sont sculptées de différents motifs : armes de Savoie, navire, fleur de lys, etc.... Les armoires de droite conservent le trésor de l'église, pièces d'argenterie des XVIIIe et XIXe siècles, habits sacerdotaux. On note aussi le lavabo en marbre. Aux murs figurent divers portraits de saints de l'ordre des Jésuites, ainsi qu'un tableau représentant une messe dans l'église, sans doute au siècle dernier. 6 Chapelle de la Madone du Rosaire Cette chapelle est ornée d'attributs mariaux ayant pour thème la Madone du Rosaire. Elle était le siège de la confrérie homonyme. La statue centrale représente la patronne de la chapelle. Le tableau de droite figure La Madone donnant le Rosaire à saint Dominique et à sainte Catherine de Sienne. Ce tableau a inspiré le groupe processionnel que nous verrons plus loin, face à l'entrée. Le tableau de gauche est l'un des rares, avec les Ames du Purgatoire du choeur, à rappeler la présence des Jésuites dans l'église. Il a en effet pour thème L'adoration de l'Enfant-Jésus par deux saints jésuites : à gauche, sans doute, saint Ignace et à droite, saint François-Xavier. A la voûte de l'arc, noter les deux anges portant les attributs de la Prudence (à gauche, miroir et serpent) et de la Force (à droite, colonne).
7 Chapelle de saint Michel Plus petite, et donc moins décorée, cette chapelle est dédiée à saint Michel-Archange, représenté sur le tableau central en train d'écraser le démon. A noter que l'on retrouve, à la voûte de la chapelle et sur le devant d'autel le thème de l'ancre, «crux dissimulata», une des transpositions de l'image de la croix, ainsi que nous l'avons évoqué à propos d'une des allégories de la façade et dans d'autres églises.
8 Chapelle des SS Crépin et Crépinien (ou Crispin et Crispinien) chapelle corporative des cordonniers, chapelle particulière des Barli-Fabri (1710) Crépin et Crépinien, deux frères qui vécurent censément à Soissons, sont les saints patrons des métiers du cuir (martyrisés vers 285, fête le 25 octobre). Le tableau central vaut donc surtout pour le témoignage qu'il porte sur l'activité des cordonniers au XVIIe siècle, comme tous les tableaux corporatifs. Les deux saints y sont en effet représentés en plein travail, avec leurs outils (tranchoir, alène, formes, etc...) et dans leur atelier tout parsemé de pièces de cuir. Noter que l'angelot du premier plan brandit un ruban sur lequel on peut lire les mots «hauteur» et «largeur» en français, et non en italien comme on aurait pu s'y attendre. Les tableaux de droite et de gauche figurent différentes étapes de leur martyre : à gauche, bouillis dans un chaudron, à droite, transpercés par un fer rougi au feu. La décoration de la chapelle fut refaite en 1710 par Jean-François Barli-Fabri, peut-être pour y abriter la sépulture de sa famille. Une inscription en témoigne, dans le soubassement latéral des colonnes. Le bénitier, plus modeste que son vis-à-vis, a son pourtour usé au centre par le frottement des mains qui l'utilisèrent. Il porte des armes composées de celles des Grimaldi (les losanges, à gauche), et d'une autre famille inconnue. Le groupe processionnel (XIXe) reprend en fait le tableau disposé à droite de l'autel de la Madone du Rosaire, avec la Vierge, saint Dominique et sainte Catherine de Sienne. A noter, à l'arrière-plan à gauche, le chien portant la torche dans sa gueule, attribut de saint Dominique. |