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En poursuivant dans la rue Sainte-Claire, on pénètre dans un nouveau quartier
A Les Condamines Elles sont au nombre de deux, la Condamine supérieure et la Condamine inférieure. Historiquement, dans les pays latins, une condamine (du lat. condominium) est une terre relevant de la propriété d'une autorité religieuse (évèque ou abbé), parfois partagée avec le pouvoir civil. La Condamine supérieure de Nice correspond approximativement aux pentes occidentales du Château, du couvent de la Visitation Saint-François-de-Sales à la rue du Malonat; la Condamine inférieure peut, elle, être située entre la rue Droite et les alentours de la cathédrale Sainte-Réparate. Cette localisation géographique correspond parfaitement à l'évolution historique que nous avons rappelée ci-dessus : le secteur des Condamines, particulièrement sa partie supérieure fut peuplé, on l'a vu, sous l'autorité conjointe et l'impulsion des abbés de Saint Pons, autorités ecclésiastiques et des comtes de Provence, souverains politiques de Nice, qui en était propriétaires.
On arrive ensuite devant un bâtiment massif, en angle de la rue des Serruriers, le
B Couvent Ste-Claire, ou des Clarisses Date : XVIIe On sait que les Clarisses, implantées à Nice en 1539-1551, quittèrent le site du couvent des Cisterciennes en 1578. Les travaux de construction du couvent commencèrent en 1604 et s'achevèrent en 1607. Quant à l'église, sa construction fut commencée en 1609 (date à l'angle de la rue Sainte-Claire et de la place) et achevée en trois ans. Le couvent et l'église furent agrandis en 1616 et 1669 (date à l'angle des rues Sainte-Claire et des Serruriers). Les Clarisses furent chassées par la Révolution et n'y revinrent plus. A la Restauration, les bâtiments furent affectés aux Visitandines, qui avaient à la même époque fui leurs propres couvents. Cette affectation produit aujourd'hui la confusion entre l'église Sainte-Claire et celle de la Visitation, qui sont en fait un seul et même bâtiment.
Poursuivre par l'escalier Sainte-Claire. Revenir sur ses pas et reprendre à gauche la
C Rue des Serruriers En niçois carriera dei serraié. Son nom renvoie, comme Pairolière et Barillerie, à la présence d'une corporation, celle des serruriers dans cette rue, ou au fait que, selon l'historien Caïs de Pierlas, c'est dans cette rue que se trouvaient leurs bancs à l'occasion des foires.
Prendre à gauche la rue Saint-Joseph.
Là se dressait la chapelle des Franciscains de l'Observance dédiée à saint Joseph (1558-1870).
D Rue du Pertus En français rue du Trou : de signification inconnue, mais fréquente dans le Midi (à Fayence, rue du saint Trou). Peut-être rappelle-t-elle une grotte au flanc du Château, ou un passage voûté sous des maisons ?
Traverser le petit square
E couvent des Bernardines Au 21 de la rue Saint-Joseph se trouvait le couvent des Cisterciennes de Saint-Bernard, ou Bernardines, installées au XVIIe siècle. Chassées à la Révolution, elles ne revinrent plus. Une caserne occupa leur couvent, puis, de 1825 à 1898, le séminaire diocésain dont le linteau est aujourd'hui encore visible. A gauche, sur l'emplacement de l'école du Château se dressaient, au moins depuis le XVe siècle, le premier palais communal, la première tour de l'horloge et le second couvent des Carmes. C'est cette butte qui était denommée Puy des Carmes, ou du Carme-Vieil. A droite, perspective sur le clocher de Sainte-Croix. Descendre dans la
F Rue du Château La topographie justifiait le nom car, jusqu'à la destruction du Château, cette rue conduisait à la porte solennelle d'accès à celui-ci, la porte de Majesté. L'ensemble d'immeubles qui la borde à droite, et sa cour entourée d'arcades conserve la forme de l'ancien couvent des Bernardines. A l'angle de la rue du Chateau et de la rue de la Condamine, à droite, une plaque rappelle l'existence du couvent. Elle évoque la reconstruction de l'église au XVIIIe, dédiée à sainte Agnès.
Dans l'escalier menant au Château se trouve une plaque commémorative à Jules Eynaudi, poète de langue niçoise.
G Couvent des Jésuites L'ordre des Jésuites, fondé à Rome en 1540 par Ignace de Loyola, fut autorisé à s'installer à Nice en 1605, encouragé par un legs d'un commerçant niçois établi à Rome, Pons Ceva. D'abord établi rue du Marché, l'ordre s'installa dès 1607 rue Droite. La construction du couvent commença en 1620-1621. Il était essentiellement destiné à abriter un collège qui fonctionna jusqu'en 1729, quand Victor-Amédée II supprima le privilège d'enseignement des Jésuites. Il fut rénové entre 1690 et 1700 pour prendre la forme que nous lui connaissons aujourd'hui. En 1773, l'ordre des Jésuites étant expulsé des Etats de Savoie, on y installa le Séminaire, qui y demeura, après la parenthèse de la Révolution, jusqu'en 1825. Dans les lieux lui succéda l'école municipale de dessin fondée par Paul-Emile Barberi. L'intérieur des lieux est intéressant par la couverture en voûtes d'arête de ses longues galeries, sa cage d'escalier et ses dallages. De la cour, on voit le chevet de l'église Saint-Jacques/Le Jésus, dont on pouvait rejoindre la sacristie par des escaliers intérieurs.
En sortant, prendre à gauche dans la rue de la Condamine.
Au numéro 13, de la rue de la Condamine le linteau Renaissance est le plus ancien du Vieux-Nice, il est daté de 1482. En face, la façade est incrustée de trois médaillons sculptés représentant sans doute saint Pierre, saint Jean et peut-être saint Paul.
Poursuivre dans la rue de la Condamine après le carrefour avec la rue Rossetti, puis prendre à gauche dans la rue Saint-Joseph pour arriver à la chapelle Sainte-Croix.
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