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En sortant, à droite de la chapelle se dresse le
A Palais Caïs de Pierlas Date : 1782 1 place Charles-Félix
Initialement, ce palais fut construit par la famille Ribotti après cession du terrain par la Ville en 1693. Il passa à la fin du XVIIIe, sans doute vers 1782, aux Caïs de Pierlas qui l'embellirent à la Restauration, faisant décorer la façade des reliefs encore existants. Le retrait du privilège d'enseignement aux Jésuites, en 1729, par Victor-Amédée II, conduisit la ville à y installer en 1733 les écoles précédemment établies au couvent des Jésuites de la rue de la Condamine. Elles y demeurèrent jusqu'à la Révolution, occupant les premier et second étage de l'immeuble, loués pour l'occasion. La famille Caïs de Pierlas a donné de nombreux personnages à l'histoire niçoise. Le plus fameux d'entre eux reste l'historien Eugène Caïs de Pierlas (1843-1900), auteur de plusieurs livres fondamentaux sur le Moyen-Age niçois. Le palais vaut pour sa façade. Il abrita pendant quelques années, au troisième étage, le peintre Henri Matisse. Le secteur autour de la place Charles-Félix s'appelle La chapa (du niçois chapà, prendre, ou chapa, prise) et désigne donc le marché aux prises, c'est à dire aux poissons, qui se tenait sur le rivage des Ponchettes. La double porte qui passe là sous la Terrasse Vieille est la porte Charles-Félix. Cette porte fut ouverte en 1826 pour accueillir le roi Charles-Félix à travers les magasins construits au XVIIIe siècle par les Ribotti. Elle fut dédoublée en 1965.
A droite s'élève la
B Cité du Parc (La Marina)
Il s'agit là d'une confusion provenant du glissement de la localisation du cours Saleya. En fait, depuis le XVIIe siècle, le parc désigne le cours Saleya actuel (par référence au jardin du palais royal voisin) et la Marine l'actuelle cité du Parc. Du moment où le parc prit le nom de cours Saleya (XVIIIe siècle), le nom de Parc glissa vers la Marine, et celui de Marine disparut progressivement.
En poursuivant vers l'ouest dans la cité du Parc, on arrive à la
B Porte Marine
Jusqu'au percement de la porte Charles-Félix, cette porte, identifiée depuis le Moyen-Age, fut la seule à donner accès au rivage conduisant au port Lympia, d'abord à travers la muraille, puis au-dessous de la Terrasse Vieille. Elle est suivie, toujours plus à l'ouest, par la porte Poissonnerie. Cette porte donnait accès à la Poissonnerie.
Le long bâtiment à gauche, aux larges voûtes murées, est la
C Poissonnerie Neuve
C'est sur la Marine qu'au XVIIe on installe fort logiquement le marché public aux poissons, ou Poissonnerie, ou Chapa. Il est reconstruit une première fois en 1685, puis une seconde en 1717 et une troisième, toujours sur le même site, à l'ouest de la porte Marine, pour l'intégrer à la Terrasse vieille en 1736-1739. La poissonnerie donne alors sur le cours Saleya : c'est la Poissonnerie vieille, qui a aujourd'hui disparu. Vers 1850, elle fut transférée au sud de cet emplacement, dans la Terrasse neuve, et devient la Poissonnerie neuve. Son bâtiment abrite aujourd'hui la galerie de la Marine. Poursuivre jusqu'à la porte Royale.
A droite de la porte Royale sous la Terrasse neuve vers le quai des Etats-Unis est déposée une plaque rappelant le séjour ici de Louis Aragon et Elsa Triolet durant la Seconde guerre mondiale.
Passer sous la porte Royale et accéder au
D Quai des États-Unis
Le rivage forme ici une anse, qui fut bien plus profonde avant l'établissement du quai et du cours Saleya puisqu'au XVIe siècle, la plage atteignait ce dernier. Continuer vers l'est pour traverser E Les Ponchettes
Ce qui explique peut-être ce toponyme, ce sont les rochers du Château plongeant dans la mer formant une série de petits caps, de petites pointes. Cette anse est un site fondamental de l'histoire de Nice. C'est sans doute là que les Grecs phocéens débarquèrent pour fonder Nikaia, sur le rocher du Château, au VIe siècle avant notre ère. L'histoire sainte dit aussi qu'ici arriva la barque contenant le corps de sainte Réparate, hâlée par des anges. En tout cas, depuis les Grecs jusqu'au XVIIIe siècle, l'anse fut l'unique port de Nice, le port Saint-Lambert depuis le Moyen-Age. Dépourvu de digue, avec un ou deux petits appontements de bois, il était d'une capacité très réduite et d'une sécurité limitée. Les plus petits bateaux étaient hâlés sur le rivage, les autres restaient à l'ancre devant. A partir du XIIIe siècle, la plupart des navires préféraient décharger leurs marchandises dans le nouveau port de Villefranche, mieux abrité. Néanmoins, une activité certaine anima toujours le rivage. Le commerce du sel et d'autres commerces s'y maintinrent jusqu'au creusement du port Lympia. La pêche s'y perpétua même jusqu'aux années 1960. Au XVIIe siècle, de nombreux projets de creusement d'un vrai port, protégé, sur le site, furent établis mais jamais réalisés.
Traverser le quai des Etats-Unis, ancien quai du Midi, riba dou Miejour en niçois. Remonter le bord de mer à gauche, vers le Château.
Au passage, face à la Poissonnerie neuve (galerie de la Marine), remarquer à droite, au bord du mur de soutènement du quai le treuil des pêcheurs. Il servait à hâler les barques de pêche sur la plage jusqu'au milieu de ce siècle.
Poursuivre vers le Château.
Au passage remarquer à gauche le rang de la Terrasse vieille qui se poursuit vers le Château. On projetait de le prolonger jusqu'au port Lympia, afin d'y aménager des entrepôts tout le long, mais ce projet ne fut jamais réalisé.
Contournant la colline du Château à sa base, on emprunte le
F Quai Rauba-Capèu
Le quai tire son nom d'une expression niçoise qui signifie en français «vole-chapeau», «vole» étant pris au sens de dérober. C'est l'appellation courante devenue officielle du chemin des Ponchettes. Il fut ouvert dans le rocher en 1770-1772 pour relier la Marine au nouveau port Lympia. Il fut élargi au trafic carrossable en 1826 pour accueillir le roi Charles-Félix. Le promontoire dominant l'anse des Ponchettes a été entièrement remodelé en 2005. Plus loin, à l'extrémité du promontoire précédant la croix, une plaque scellée au sol rappelle l'immersion, au large du site, d'une statue de la Vierge.
Croix de mission Erigée en 1829, pour commémorer le jubilé d'un événement religieux non identifié en 1804, on y ajouta en 1871 le souvenir de la guerre de 1870 et la commémoration de la paix qui s'ensuivit. C'est semble-t-il vers cette croix que se dirigeait chaque printemps la procession annuelle des Rogations, destinée à attirer la protection divine sur les campagnes et les récoltes, très appréciée à Nice au siècle dernier. On peut remarquer que l'édifice est conçu comme un véritable autel face à la mer : une table permet de servir la messe au pied de la Croix. Le monument repose sur un rocher isolé, relié à la chaussée par comblement en 1826, en niçois «lou bouchin de Sansoun», soit en français le cochonnet de Samson.
Poursuivre le long du rivage et atteindre le
G Monument aux Morts Date : 1928 Plans de Roger Seassal et sculptures d'Alfred Janniot.
Ce monument, dédié aux morts de la Première guerre mondiale, puis à ceux de toutes les guerres, fut commencé en 1924 et achevé en 1928. Il porte 3525 noms de soldats niçois morts en 1914-1918, ainsi que ceux des morts de la Seconde Guerre mondiale, des guerres d'Algérie et d'Indochine. Dans le cénotaphe central sont conservées les plaques d'identité des défunts et de la terre des champs de bataille. A noter que dans le péristyle de la mairie, une plaque évoque les morts de la guerre de 1870, et qu'à la façade des églises du Jésus et Saint-Augustin, ainsi que de la cathédrale, et face à l'église Sainte-Claire-Visitation, des plaques rappellent le noms de morts déjà portés sur le monument de Rauba-Capèu, mais recensés là-bas au titre d'enfants de leurs paroisses ou de leurs quartiers respectifs. A l'angle du premier immeuble est posée une plaque en hommage à Georges Guynemer, honoré aussi d'un monument dans le square voisin. |