Alors que la plupart des théâtres terminent leur saison, Anthéa attaque 2022/2023 avec le spectacle de Laurent Gerra « Sans Modération : Nouvelle Cuvée ».
ANTHÉA ANTIBES - Les spectateurs ont vécu un moment chargé d’émotion vendredi 17 juin dans la salle Jacques Audiberti car Laurent Gerra y jouait la dernière de son spectacle « Sans Modération : Nouvelle Cuvée ». Ce spectacle, créé pour fêter ses 50 ans, se termine quasiment 5 ans plus tard, après que 350 000 personnes l’ont vu, une vraie performance. ! Laurent Gerra vient nous raconter sa vie, depuis l’enfance où son grand-père le fait monter sur scène à l’âge de 5 ans. Alors que le Covid ferme toutes les salles, Laurent Gerra en profite pour changer une partie de son spectacle et l’adapte aux circonstances. Sur scène, l’homme en noir ne se ménage pas, il réussit l’exploit d’imiter 70 voix différentes avec l’aisance qu’on lui connaît. Les hommes politiques n’ont qu’à bien se tenir car ses imitations sont comme des flèches qui touchent leur cible. Les derniers-adoptés - Jean Castex et Olivier Véran - ont fait leur entrée pour coller à l’actualité. Sarkozy a toujours les faveurs du public et le sketch muet sur François Hollande, plus vrai que nature, soulève des tsunamis de rires dans la salle. Et notre président Macron se retrouve à participer à l’émission de Jacques Martin « L’école des Fans » tandis que Jack Lang, président de l'Institut du monde arabe, nous commente un défilé de mode de burqas, hidjabs, abayas et djilbabs. Même sa vulgarité, quelque peu poujadiste (sans doute pour se mettre au niveau de ceux qu’il imite) reste acceptable car c’est toujours le bon mot qui prime. Derrière le rire, il y a une critique acerbe de notre triste société, pleine de médiocrité. Tout le monde en prend pour son grade et il passe sans difficulté de la lourdeur d’un Patrick Sébastien à l’emphase d’un Fabrice Lucchini.
Accompagné par ses cinq formidables musiciens, Laurent Gerra rentre dans la peau de l’artiste, imitant tantôt Céline Dion, tantôt Christophe Maé, en piquant leurs mimiques et mouvements scéniques. Cet homme semble né pour nous divertir tant il est naturel dans ses imitations. On retrouve son ami Johnny avec les vieilles canailles - Jacques Dutronc et Eddy Mitchell. Toute la francophonie musicale fait un tour sur le plateau. Puis vient le temps de l’adieu, le public est débout applaudissant la performance... Et, quand il revient pour son rappel, Laurent Gerra nous offre le moment le plus émouvant de son spectacle, enchaînant les imitations de tous les chanteurs qu’il aime et qui représentent une culture populaire de grande qualité : Charles Trenet et Charles Aznavour, Henri Salvador, Leo Ferré, Serge Reggiani, Claude Nougaro, Gilbert Bécaud... Alors, on sent poindre la nostalgie d’une époque révolue.
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